Gouvernement Talon : L’après Kouaro Yves Chabi, les schémas probables

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Décédé le 20 février 2025 dans un accident de la circulation à l’entrée Sud de Parakou, l’ex ministre béninois des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle Kouaro Yves Chabi a été conduit à sa dernière demeure samedi 1er mars, dans la même ville. C’était après la messe d’inhumation célébrée à la cathédrale Saints Pierre et Paul par l’archevêque de Parakou, Monseigneur Pascal N’koué, et ce en présence de présidents d’institution de la République dont la vice-présidente, Mariam Chabi Talata Zimé Yérima ; des membres du gouvernement, de parlementaires, d’autorités politico-administratives, de parents et amis. Occasion de rendre les derniers hommages au défunt ministre qui a été également élevé à titre posthume au rang de Grand officier dans l’Ordre national du Bénin.

Après les obsèques dignes de son rang, Kouaro Yves Chabi est inhumé à Parakou. Les familles et proches de l’illustre disparu vont certainement continuer à faire deuil tant la douleur du tragique décès est encore vive. Mieux, eu égard aux nombreux témoignages, lex-ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle a positivement marqué beaucoup d’esprits de son vivant. Ce sous-secteur des enseignements a donc perdu prématurément un haut cadre exceptionnel.

Cependant, il est une réalité que le ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle ne doit rester orphelin pendant longtemps. Il faut qu’il continue de tourner sous l’impulsion d’un chef d’orchestre surtout que dans moins de trois mois, c’est-à-dire en mai et dès début juin, les examens nationaux vont s’enchaîner. Et en prélude, c’est tout un agenda avec des activités bien planifiées qu’il faudra exécuter. Selon les informations non encore officielles, c’est la ministre des Affaires sociales et de la microfinance, Véronique Tognifodé qui assumera l’intérim du ministre des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle cumulativement avec ses fonctions.

*Intérim long ou remaniement technique ?*

L’après deuil de Kouaro Yves Chabi, deux schémas s’offraient au président de la République. Soit il décide de maintenir le fauteuil vacant mais responsabilise un/e autre collègue au gouvernement du ministre défunt pour assumer les charges cumulativement avec ses fonctions. Le ou la ministre intérimaire peut être l’un des deux ministres des enseignements maternel-primaire et supérieur ou d’un autre département ministériel.

Soit Patrice Talon pourvoit directement au poste. Là, il lui revient de détecter et de promouvoir un autre spécimen, un cadre technicien fin, rompu à la tâche, à l’instar de feu Kouaro Yves Chabi dont le professionnalisme et le management continuent d’être magnifiés dans l’opinion. Ce qui impliquerait, du coup, un remaniement technique poste pour poste ou un bouleversement de l’équipe gouvernementale. Pour le remplacement poste pour poste éventuellement, le chantre de la Rupture a la latitude de flairer au sein des partis politiques le soutenant, au sein du ministère des enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, ou proche de lui au sein de la présidence de la République, singulièrement au sein du collège des ministres conseillers comme ce fut le cas lors de l’éviction de l’ex-ministre de l’eau, Samou Adambi.

Si l’on s’en tient aux indiscrétions qui annoncent la ministre Véronique Tognifodé comme intérimaire, le chef de l’État, fort de son pouvoir discrétionnaire, expérimente donc le premier schéma. Mais les questions qu’on pourrait se poser, décidera-t-il de mettre ce vaste département ministériel sous un long régime d’intérim jusqu’à la fin du mandat présidentiel en 2026, c’est-à-dire dans 14 mois ? Va-t-il y mettre fin incessamment ? L’opinion, sans doute, sera située dans les prochains jours ou prochaines semaines.

J.B