Valse de démissions au sein des partis politiques : Le syndrome de l’absence de conviction en politique

Si l’adhésion, la fusion ou encore l’absorption d’un parti politique par un autre constitue les évènements marquant l’actualité de ces dernières semaines, le mot démission est aussi en vogue. Du jour au lendemain l’on apprend que tel acteur politique a claqué la porte de son parti pour un autre. Dans ce registre, la plus récente des démissions est celle de deux députés du Bloc Républicain au profit de l’Union Progressiste le Renouveau. Dès lors, la question qui vient à l’esprit est qu’est-ce qui fait courir ses acteurs politiques ? Premièrement, il faut constater la récurrence de ce genre de faits à la veille de chaque élection. C’est souvent le moment choisi par certains acteurs politiques pour régler des comptes avec leur formation politique surtout quand ils ont accumulé des frustrations. Deuxièmement, il y a l’ambition d’assurer sa survie politique. Un acteur politique qui n’a plus l’assurance d’être positionné par son parti, n’hésite pas à saisir une opportunité de positionnement offerte par une autre formation politique. Il est donc clair que les démissions, surtout d’hommes politiques comme des députés, cachent des deals. Lesquels ? Rien n’a filtré pour le moment car il s’agit souvent d’accords secrets. Est-ce le cas avec les deux députés démissionnaires du Bloc Républicain ? IL faudra attendre la publication de la liste de candidatures du parti UP Le Renouveau pour le savoir. Troisièmement, l’une des raisons pour lesquelles des démissions sont observées est le manque de conviction politique. Le militantisme au sein des partis n’est pas motivé par l’attachement à une idéologie, mais plutôt liée à une personne, « l’homme fort du moment ». Il est vrai que selon l’article 11 de la charte des partis politiques, tout citoyen est libre d’adhérer à un parti et d’en démissionner le moment venu. Cependant, les raisons évoquées ça et là pour justifier les démissions observées laissent transparaitre un manque criard de conviction politique.

Charles Alban DAHOUI