Résurgence des coups d’État en Afrique de l’ouest : “Ce sont les populations qui en souffrent”

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(Le journaliste Max Gaspard Adjamossi se désole de cette option suicidaire pour le peuple)

Invité de l’émission “La Position”, de ce mercredi 09 août 2023, le journaliste parlementaire et analyste politique, Max Gaspard ADJAMOSSI, s’est prononcé sur la résurgence des coups d’État en Afrique de l’Ouest. L’invité de Chamss-Deen BADAROU a déploré ces soulèvements des militaires contre leurs dirigeants.

Telle une traînée de poudre, les coups d’État se perpétuent et se répandent sur le continent africain et plus précisément, en Afrique de l’ouest. En l’intervalle de 3 ans, quatre pays sont atteints par cette épidémie. Après le Mali, la Guinée et le Burkina Faso, c’est le Niger qui s’est inscrit, fin juillet 2023, sur la liste des pays secoués par ces révoltes des militaires qui se sont soldées par des putschs. Selon le journaliste béninois Max Gaspard ADJAMOSSI, “on ne peut pas accepter que les militaires à qui on a remis les armes, les retournent contre le peuple, ou des dirigeants”. Pour lui, aucun prétexte ne peut justifier ces putschs à répétition. Même pas la mauvaise gouvernance. Les trois premières nations de l’Afrique de l’ouest ayant privilégié l’option du coup d’État, n’ont jusque-là pas connu de grandes améliorations en matière de gouvernance, et les problèmes sécuritaires et de sous développement auxquels étaient confrontés ces pays, n’ont jusque-là pas changé, fait observer l’invité. Les pays africains devraient plutôt faire preuve de retenue, privilégier la voie pacifique dans la résolution des différends. Et quand on a fait l’option de la démocratie, la seule voie pour accéder au pouvoir, a martelé Max Gaspard Adjamossi, c’est l’élection. Il a toutefois invité les chefs d’État, les gouvernants en général à améliorer la gouvernance et qu’elle soit inclusive et participative. Aussi, l’invité a-t-il déploré les révisions fantaisistes de Constitution par des présidents qui font l’option de s’éterniser au pouvoir.

À propos des sanctions prononcées par la Cedeao et l’Uemoa contre le Niger, Max Gaspard Adjamossi a fait savoir qu’elles se justifient. “La position de la Cedeao est une position juste qui peut se comprendre. (…) Cette instance dans ses mécanismes a également refusé l’accession au pouvoir par les armes …”, a-t-laissé entendre avant d’émettre ses inquiétudes : “Je ne sais pas si ça va aboutir pendant que les militaires foncent (…). Malheureusement ce sont les populations qui souffrent de ces sanctions”. Max Gaspard Adjamossi en veut pour preuve les difficultés liées actuellement aux transferts et retraits d’argent dans ce pays, la cherté des produits sans oublier que le Nigeria, premier fournisseur d’énergie au Niger, vient de réduire de près de 70% l’énergie électrique. Conséquence, depuis quelques jours, le Niger fait face à des coupures intempestives du courant électrique.

E.D