Reçu au téléphone sur “Le Meilleur Réveil” de Guérite Tv Monde / Me Claude José Olory : “Les avocats ne veulent pas que la loi concernant notre corporation soit votée au Parlement”

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Vice-président de l’Union nationale des conseils juridiques du Bénin, Me Claude José Olory monte au créneau et accuse les avocats d’être à l’origine du blocage du projet de loi sur les conseils juridiques au Parlement. Invité de l’émission “Le Meilleur Réveil” sur Guérite TV Monde, il interpelle directement le chef de l’État.

Le combat pour la reconnaissance officielle des conseils juridiques au Bénin refait surface. Invité de l’émission “Le Meilleur Réveil”, animée par Chamss-Deen Badarou sur Guérite TV Monde, Me Claude José Olory, vice-président de l’Union nationale des conseils juridiques du Bénin (UNCJB), a lancé un cri de détresse. Selon lui, le projet de loi censé encadrer la profession végète dans les tiroirs du Parlement depuis 2014, et pour cause : la résistance du corps des avocats.

“Les avocats ne veulent pas que la loi concernant notre corporation soit votée au Parlement”, déclare-t-il sans détour.

Une profession méconnue, mais essentielle

Me Olory rappelle que le conseil juridique est un professionnel qui offre des consultations, rédige des actes juridiques et accompagne les citoyens dans la compréhension et l’application des lois. “C’est un acteur de proximité, qui veille et reste informé des évolutions législatives pour mieux assister ses clients”, précise-t-il.

Dans plusieurs pays africains, tels que la Côte d’Ivoire, le Tchad ou encore le Gabon, la profession est reconnue et encadrée. Le Bénin, pourtant signataire de l’acte uniforme de l’OHADA sur le droit commercial général, notamment son article 9, peine à emboîter le pas.

“Nous sommes restés sous le régime de la loi de 1901 depuis 1996. Cela nous épuise et freine notre essor”, déplore-t-il.

Des démarches sans suite

Face à cette situation, l’UNCJB affirme avoir mené des démarches répétées auprès du ministère de la Justice. En 2007 déjà, l’Union avait répondu dans les délais à une demande d’observations du ministère sur les besoins en matière d’auxiliaires de justice. “Jusqu’à ce jour, aucune suite n’a été donnée à nos contributions”, regrette Me Olory.

Une accusation directe : “Juge et partie”

Pour le vice-président de l’UNCJB, le blocage du texte trouve son origine dans la mainmise des avocats sur le système. « La plupart des ministres de la Justice qui se sont succédé sont des avocats, donc juges et parties dans ce dossier », avance-t-il. Il accuse certains d’entre eux de craindre une concurrence, voire une perte de monopole. “Ils pensent que nous voulons leur arracher leur pain, ce qui n’est nullement notre intention. Les conseils juridiques, comme les avocats, ont des prérogatives bien distinctes”, insiste-t-il.

Un appel solennel au président Talon

En conclusion de l’entretien, Me Olory a adressé un message poignant au président de la République : “Excellence Monsieur le Président, le corps des conseils juridiques vous tend la main. Veuillez nous écouter aussi, comme vous avez écouté d’autres corporations. Faites voter notre loi avant votre départ. Ce sera justice”.

Il en appelle à la clémence de l’exécutif et de l’Assemblée nationale pour qu’enfin, les conseils juridiques du Bénin bénéficient d’un statut légal et d’une reconnaissance à la hauteur de leur contribution au système judiciaire béninois.

Anselme ORICHA