Polémique sur la supposée limitation des naissances : Vlavonou intervient et défend Talon

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“Le Chef de l’Etat (…) ne veut œuvrer que pour le bien-être des populations…”

“L’église catholique (…) n’enseigne pas autre chose”

Depuis plusieurs mois que le gouvernement et son chef ont projeté l’organisation d’une assise qui va se pencher sur la démographie au Bénin, le sujet déchaîne les passions. D’aucuns parlent même de trouvaille pour limiter les naissances. Entre partisans et contestataires, difficile de s’accorder. Resté loin des débats, le président de l’Assemblée nationale a fini par descendre dans l’arène et exprimer sa position. Profitant, en effet, de l’ouverture de la deuxième session ordinaire de l’année 2023 de l’institution, Louis Gbèhounou Vlavonou a invité les différentes chapelles à dépassionner les débats. Pour lui, tout ce qui se dit rejoint la vision du chef de l’Etat. “Le point commun de tous ces débats, c’est d’agir pour le bien-être des populations”, affirme Louis Vlavonou. Lire le pan de son discours consacré à la question Population et développement.

“Distingués invités,

Mesdames et Messieurs,

Comment en cette occasion solennelle, ne pas évoquer une question qui taraude l’esprit de tout le monde et qui oppose parfois les uns aux autres : La problématique population/ développement.

D’un côté, les partisans de l’économiste britannique Thomas Malthus dont la doctrine prône la restriction démographique par la réduction de la natalité, qui est soit planifiée par une Autorité (politique malthusienne) ou soit adoptée par une population (un comportement malthusien). Pour ceux-là, la misère des travailleurs découle de l’accroissement démographique.

Pour d’autres, à l’instar de Gilbert Bladorne, ils démontrent avec pertinence que la pression démographique ne constitue pas un obstacle au développement de la production, que les meilleurs résultats dans le processus de développement sont acquis par l’accroissement de la population active et de la productivité et que les politiques pour accroître la production doivent avoir le pas sur les politiques pour faire décroître la population. Dans ce registre, l’un de mes éminents et respectés devanciers à ce perchoir n’avait-il pas raison d’intituler son livre “il n’y a de richesse que d’hommes”?

Face à ce dualisme, les esprits s’échauffent inutilement à notre humble avis : les conférences par-ci, les débats par-là, économisons un peu notre énergie pour réfléchir au-delà des passions.

Le point commun de tous ces débats, c’est d’agir pour le bien-être des populations. Le Chef de l’Etat en abordant la question démographique ne veut œuvrer que pour le bien-être des populations et que le béninois se porte mieux. L’église catholique, en prônant la paternité responsable n’enseigne pas autre chose : faire le nombre d’enfants qu’on est capable de supporter et ce, par des méthodes naturelles.

En effet, le pape Paul VI dans sa lettre encyclique HUMANAE VITAE aux paragraphes n° 20 et 21 enseigne que “la doctrine de l’Eglise sur la régulation des naissances, qui promulgue la loi divine, pourra apparaître à beaucoup difficile, pour ne pas dire impossible à mettre en pratique. Et certes, comme toutes les réalités grandes et bienfaisantes, cette loi requiert une sérieuse application et beaucoup d’efforts, individuels, familiaux et sociaux. On peut même dire qu’elle ne serait pas observable sans l’aide de Dieu qui soutient et fortifie la bonne volonté des hommes. Mais si l’on réfléchit bien, on ne peut pas ne pas voir que ces efforts sont ennoblissants pour l’homme et bienfaisants pour la communauté humaine”.

Une pratique honnête de régulation de la natalité exige avant tout des époux, qu’ils acquièrent et possèdent de solides convictions sur les vraies valeurs de la vie et de la famille et qu’ils tendent à acquérir une parfaite possession d’eux-mêmes. La maîtrise de l’instinct par la raison et la libre volonté impose sans nul doute une ascèse pour que les manifestations affectives de la vie conjugale soient dûment réglées, en particulier par l’observance de la continence périodique. Mais cette discipline, propre à la pureté des époux, bien loin de nuire à l’amour conjugal, lui confère au contraire une plus haute valeur humaine.

Elle exige un effort continuel, mais grâce à son influence bienfaisante, les conjoints développent intégralement leur personnalité, en s’enrichissant de valeurs spirituelles : elle apporte à la vie familiale des fruits de sérénité et de paix, et elle facilite la solution d’autres problèmes ; elle favorise l’attention à l’autre conjoint, aide les époux à bannir l’égoïsme, ennemi du véritable amour, et approfondit leur sens de responsabilité.

Les parents acquièrent par-là la capacité d’une influence plus profonde et plus efficace pour l’éducation des enfants; l’enfance et la jeunesse grandissent dans la juste estime des valeurs humaines et dans le développement serein et harmonieux de leurs facultés spirituelles et sensibles.

Au niveau du Saint Coran, nous notons au verset 233 du chapitre deuxième que : “les mères qui veulent donner un allaitement complet à leurs enfants devront les allaiter deux années entières. Et à celui dont l’enfant est né incombe sa subsistance et ses vêtements convenablement. Personne n’est imposé plus que ses capacités. La mère n’a pas à subir de tort à cause de son enfant, ni le père à cause de son enfant”.

Autrement dit, chrétiens catholiques et certainement tous les chrétiens ainsi que les musulmans regardent dans la même direction que le chef de l’Etat c’est-à-dire la paternité responsable ou plus simplement exprimé, faire le nombre d’enfants qu’on peut supporter pour le bien être de nos familles respectives”. Mais les méthodes d’y parvenir pourraient peut-être poser problème”.

La rédaction