Nouvelle République et possibilité d’un autre mandat pour le chef de l’État : Bertin Koovi n’a pas totalement lâché l’affaire

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(Le président de l’Alliance Iroko au sein du Br s’en remet à Talon)

Le président de l’Alliance Iroko au sein du Bloc Républicain, Bertin Koovi, poursuit son combat. Il s’en remet désormais au chef de l’État, Patrice Talon, après la décision de la Cour constitutionnelle rendue le jeudi 13 février. Cette dernière était très attendue, notamment en raison des conséquences de la modification de la Constitution opérée en 2019.

La question principale au cœur du recours introduit par Bertin Koovi était de savoir si cette réforme constitutionnelle remettait les compteurs à zéro en matière de mandats présidentiels, permettant ainsi à Patrice Talon de briguer un troisième mandat. De nombreux citoyens béninois espéraient une réponse claire des sages de la Cour pour trancher le débat.

Cependant, la Cour constitutionnelle n’a pas statué sur le fond de l’affaire. Elle a déclaré le recours de Bertin Koovi irrecevable, estimant qu’il s’agissait d’une simple demande d’avis. Le président de la Cour a précisé que le cadre juridique actuel ne permettait pas à un citoyen de saisir la Cour pour une telle requête.

Malgré cette décision, Bertin Koovi, président du mouvement La Dynamique Talon Continue, ne désarme pas. Il revendiquait une rupture constitutionnelle et s’attendait déjà à cette issue. “La Cour a dit son droit. Elle a simplement indiqué que nous n’avons pas qualité pour une telle saisine’, a-t-il réagi. Il a également confié avoir été prévenu en amont par l’ancien président de la Cour constitutionnelle du Maroc : “Tu n’as pas qualité pour poser cette question à la Cour.”

Loin de clore le débat, Bertin Koovi entend désormais interpeller directement le chef de l’État. Invité sur Bip Radio, il a déclaré vouloir demander à Patrice Talon de saisir lui-même la Cour constitutionnelle sur cette question essentielle. “Nous allons nous tourner vers celui qui a qualité pour poser cette question. Ce n’est pas la fin, au contraire, cela ne fait que commencer. Nous allons interpeller le président de la République afin qu’il saisisse la Cour pour clarifier la situation,” a-t-il affirmé. Selon lui, l’absence de réponse sur le fond crée une insécurité juridique. “Si ce n’est pas une nouvelle République, cela crée un dangereux précédent,” a-t-il argumenté.

Cette affaire relance ainsi le débat sur les implications de la réforme constitutionnelle de 2019 et la possibilité d’un troisième mandat pour Patrice Talon. Reste à voir si le président de la République donnera suite à cette sollicitation.

Anselme ORICHA