Mourir ou vivre contre la tradition des rituels au Bénin : Désigné par les esprits, Iriyomi Franck FAGBENRO dit non à la tradition

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“Manger le cœur de son feu père pour devenir le nouveau roi.” Le refus d’exécuter ce rituel de la tradition, de l’ethnie Edo a bouleversé la vie de Iriyomi Franck FAGBENRO, devenu un sans domicile fixe (SDF) dans son pays d’origine, le Bénin, avant de se réfugier à l’étranger afin de sauver sa vie.

Né d’une lignée royale et d’une mère chrétienne de l’ethnie Yoruba, Iriyomi Franck FAGBENRO a été désigné par les esprits pour succéder à son père suite au décès de ce dernier. Séparé de ce dernier avant sa naissance, il a été recherché par ses oncles pour respecter la tradition de l’ethnie Edo. Selon cette tradition, le successeur doit manger le cœur de son prédécesseur avant d’accéder au trône. Il est donc appelé à répondre aux appels des dieux. En raison de ses convictions religieuses, il s’est opposé à la volonté des esprits. “J’ai une vie différente et je ne peux pas être le prochain Oba,” a répondu Iriyomi Franck FAGBENRO à ses oncles. La seule possibilité pour Iriyomi Franck FAGBENRO de ne pas être le prochain roi est de se laisser abattre afin que son cœur soit mangé par une autre personne désignée. Soutenu par sa mère, il s’est enfui pour sauver sa vie.

Activement recherché par ses oncles, il a quitté sa mère pour se cacher à Abomey-Calavi, une localité située à environ 20 km de Cotonou, la capitale économique, avant de se retrouver à Parakou dans le nord du pays, d’où il est ensuite descendu sur Abomey situé dans le centre. À Abomey, il a trouvé refuge dans une église dénommée BETANI dirigée par le pasteur Ljidele MAYOWA. Après un an de fuite et de clandestinité, la famille de son défunt père était toujours à ses trousses. Grâce aux connaissances de ce serviteur de Dieu, Iriyomi Franck FAGBENRO a pu quitter clandestinement le territoire béninois en décembre 2020.

Iriyomi Franck FAGBENRO a énormément souffert avant de finalement fuir du Bénin. Pendant sa cavale, il a vécu dans des conditions précaires, souvent sans abri, toujours dans la peur d’être retrouvé par ses oncles déterminés à le sacrifier pour la tradition. Même après avoir trouvé refuge dans l’église BETANI, il vivait dans la clandestinité, incapable de mener une vie normale. Après une année de privations et de terreur constante, il a réussi à quitter clandestinement le Bénin en décembre 2020. Depuis lors, personne ne sait où il se trouve, ni au Bénin… laissant planer le mystère sur son sort et son lieu de résidence actuel.

La rédaction