Malgré les démissions : le Br imperturbable !

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Malgré les démissions

Le BR imperturbable !

Des poils morts et grisonnants du cheval blanc cabré tombent et certains pensent qu’il est mal en point. Non! Son pelage immaculé est en train d’être tondu afin que le cheval se revête d’une attirance jamais connue. Quels sont les faits qui construisent le mirage d’un malaise au sein du Bloc Républicain?
Jeudi 19 Août 2022 : Karamatou FAGBOHOUN, ex-maire d’Adja – Ouèrè désignée par le parti Bloc Républicain dépose sa démission au secrétaire général national du parti.
Lundi 29 Août 2022 : L’Union Démocratique pour un Bénin Nouveau ( UDBN ) notifie au secrétaire général national du parti Bloc Républicain, la fin de l’accord politique qui les liait depuis Octobre 2021. Ce fut le premier poil perdu par le Bloc Républicain. Malgré la campagne médiatique organisée autour pour en faire un évènement, cette rupture de l’UDBN d’avec le BR fut un non évènement, un pétard mouillé. Pis, le parti démissionnaire connait et continue de connaitre en son sein des départs en cascade de militants qui préfèrent rester sur le cheval. Le plus récent est la démission du directeur de l’école politique du parti UDBN.
Mercredi 31 Août 2022 : 11 conseillers communaux BR démissionnent du parti qui les a faire élire au sein du conseil communal de Kétou.
Mercredi 14 Septembre 2022 : les députés Hilaire ADOUN et Awaou BISSIRIOU annoncent leur départ du parti Bloc Républicain.

Les raisons évoquées par les démissionnaires

L’ex-maire d’Adja-Ouèrè expose dans sa lettre de démission que sa décision est prise suite à une longue réflexion entamée depuis 2019. Selon elle, c’est à partir de 2019 qu’elle a commencé par subir une succession d’évènements politiques toxiques, qui l’ont psychologiquement déstabilisée, et qui ont entamé son engagement au sein du parti. Quant au parti UDBN, ses dirigeants ont justifié leur départ en évoquant le non-respect par les responsables du Bloc Républicain des accords qui liaient les deux partis politiques. Dans les rangs des 11 conseillers BR ayant démissionné à Kétou, huit expliquent leur départ par leur volonté de suivre leur leader Michel ABIMBOLA qui avait démissionné du parti il y a un an. Les députés Hilaire ADOUN et Awaou BISSIRIOU , eux aussi justifient leur démission du Bloc Républicain par le désir de suivre le ministre Jean-Michel ABIMBOLA.

De l’analyse des raisons de démission

Le fait d’avoir perdu son poste de maire de la commune d’Adja-Ouèrè , un an après sa désignation donne logiquement à Karamatou Fagbohoun des raisons d’en vouloir, non pas à son parti mais à des personnes dont l’action a conduit à la perte de son poste de maire. Quand des personnes avec qui vous partagez la même famille politique ne favorisent pas votre promotion politique, la séparation d’avec elles est tout à fait compréhensible. Quant aux motifs du divorce avancés par l’UDBN , ils paraissent fallacieux et même s’ils étaient réels la solution n’est pas dans la séparation. Pour ce qui est de la raison évoquée par les 8 conseillers démissionnaires du BR à Kétou et les deux députés Hilaire ADOUN et Awaou BISSIRIOU , elle est la manifestation de l’incompréhension de la réforme du système partisan. Militer pour le parti et non pour des leaders du parti. S’il faut partir parce qu’une personne à qui l’on est politiquement attaché part c’est que le militantisme est fait sans véritable conviction. C’est ignorer et méprendre l’esprit de la réforme du système partisan que de se réclamer soutien d’un acteur politique au sein d’un parti. Et quand ce sont des députés qui raisonnent ainsi , c’est la preuve que parmi eux il y en a qui n’ont rien compris des réformes politiques initiées par le président Patrice TALON. Mais ce qui est certain est qu’au Bloc Républicain le nombre de démissionnaires est infiniment petit par rapport à ceux qui restent et aux nouveaux adhérents.

De la pleine santé du Bloc Républicain

Au compteur, le nombre de démissions est inférieur au nombre d’adhésions. Il n’y a plus de jour, de semaine, de mois où des personnalités politiques, des mouvements de jeunes et des partis politiques ne se fondent dans le Bloc Républicain. L’effectif de la troupe grossit sur toute l’étendue du territoire national. Et les effets attendus par les démissionnaires ne sont pas au rendez-vous. Même les soi-disant grands électeurs démissionnaires du parti n’ont aucune assurance de drainer vers eux de prétendus militants attachés à eux. D’ailleurs, un parti d’envergure national comme le Boc Républicain ne peut être ébranlé par quelques dizaines de militants déserteurs. Le cheval perd et perdra peut-être encore des poils , mais jamais son pelage.
Charles Alban DAHOUI