Fête des Rameaux : Les feuilles de palmiers vendues à Cotonou

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Elles dorment à la belle étoile et s’exposent à tous les risques d’insécurité. À chaque célébration de la fête des Rameaux, des femmes de plusieurs zones rurales du Bénin ne se donnent aucune limite dans la vente des feuilles de Rameaux en plein cœur de la ville. Ce 23 mars 2024, à quelques heures de la célébration de cette fête, une équipe de Guérite TV Monde s’est approchée de celles installées le long de la clôture de l’église catholique Sacré-Cœur de Cotonou, pour s’enquérir des raisons de leur motivation à braver monts et vallées, rien que pour la vente des Rameaux. “C’est chaque année que nous venons ici vendre les Rameaux. Nous avons quitté la commune d’Adjohoun. Cela nous permet de gagner un peu d’argent chaque année et de faciliter également la vie aux chrétiens de la ville. C’est vrai que les policiers nous renvoient souvent d’ici, mais puisque nous n’avons nulle part où rester, nous les supplions et nous dormons devant l’église”, s’explique dame Marie, une vendeuse de Rameaux. Si ces femmes ont développé cette activité, c’est bien en raison de la quasi inexistence des feuilles de Rameaux à Cotonou, étant une ville urbaine. Mais même si elles rendent service à tous les citadins de la ville, elles ne mesurent pas toutefois les risques qu’elles encourent. La vente des Rameaux serait-elle autant bénéfique au point de braver monts et vallées? Cette année, en tout cas, la demande est faible. “On n’a rien vendu cette année. Cela fait depuis vendredi que nous étions venues, mais sans rien vendre”, rapporte tristement une autre vendeuse. En parlant toujours de leur sécurité, si elles n’ont jusqu’à présent pas officiellement émis le vœu d’avoir un dortoir dans l’enceinte de l’église Sacré-Cœur de Cotonou, elles souhaitent vivement en avoir un, même en dehors de l’église. Un accompagnement serait donc le bienvenu. “Tout ce que nous voulons, c’est d’avoir un dortoir dans la ville chaque année. Si le gouvernement pouvait nous aider, ce serait un soulagement, car c’est aussi un service que nous rendons à toute la ville de Cotonou et aux environs”, martèlent d’autres vendeuses.

Evelyne DOSSOU