Décision d’interdiction de prière sur les voies publiques au Bénin: L’imam d’Abomey-Calavi déplore certains détails

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Décision d’interdiction de prière sur les voies publiques au Bénin: L’imam d’Abomey-Calavi déplore certains détails

 

Le mardi dernier, le préfet du département du Littoral a échangé avec la communauté islamique du Bénin. Cette séance avait pour objectif de parvenir à des accords pour que les prières musulmanes du vendredi se fassent dans les mosquées, en vue d’éviter l’occupation anarchique de l’espace public. Si la décision a trouvé un favorable accueil chez certains imams qui s’y sont pliés, c’est le contraire qu’on constate chez l’imam d’Abomey-Calavi qui déplore certains détails.

 

Serge Sèwanou AHISSOU (Stag)

 

Grâce à la grande prière qui s’est déroulée à la mosquée centrale d’Abomey-Calavi le vendredi 13 août 2021, l’imam de ladite mosquée, El Hadj Boukary Moutawakil Malik, revient sur quelques aspects de la séance que l’autorité préfectorale a tenue avec les imams le mardi 10 août dernier. C’est sans riposter aux décisions issues des échanges sur la question de stationnement anarchique des véhicules lors des prières musulmanes, notamment celles du vendredi, que l’imam a avoué que «ce sont les directeurs de société et les ministres qui viennent en retard aux prières et qui garent leurs véhicules sur les voies.» . Évoquant ainsi l’occupation des espaces publics pour la prière du vendredi, l’autorité de la mosquée centrale d’Abomey-Calavi, l’imam Boukary Moutawakil Malik fait savoir que la plupart du temps, il y a encore des places vacantes à l’intérieur des mosquées mais ce sont les cadres de l’administration et les mêmes ministres qui refusent de rester à l’intérieur des mosquées et s’installent sur la voie. À travers cette déploration de certains détails des décisions issues des échanges avec le préfet du Littoral, M. Alain Orounla, l’imam de la mosquée centrale d’Abomey-Calavi sensibilise les fidèles à se conformer aux exigences de l’autorité, et invite les autorités du pays à faire, peu qu’il soit, l’effort d’êtres équitables dans leurs prises de décisions. «Il y a des immeubles qui sont restés sur la voie et qui n’ont pas été démolis» souligne-t-il. Évoquant de ce part l’un des propos qu’aurait tenu le préfet du Littoral, l’imam exprime son mécontentement en affirmant que tôt ou tard, Dieu demandera des comptes à tout le monde de façon équitable. Puisqu’on leur demande «de mettre les engins (les véhicules) dans les mosquées», l’imam exprime sa désolation et exclame que «ce n’est pas parce qu’on est autorité administrative qu’il ne faut pas respecter les autorités religieuses». Il précise également que le pouvoir de l’autorité administrative vient de quelqu’un alors que celui des imams vient de Dieu. «Nous avons le droit de vous obéir mais respectez-nous aussi…», a laissé entendre l’imam avant de mettre un accent sur comment il pense procéder pour éviter que les fidèles occupent encore les espaces publics pour prier. Pour lui, les mosquées de second rang seront désormais autorisées à officier les vendredis pour contenir les effectifs.