Composition du bureau de la 9ème législature : La Mouvance a été gourmande
L’élection des membres du bureau de l’Assemblée Nationale, dimanche 12 février 2023, n’a donné qu’un seul poste au parti de l’opposition Les Démocrates. Léon Comlan AHOSSI, seul candidat au poste de deuxième vice-président, c’est lui qui siège parmi les six autres de la majorité parlementaire. Même s’il a été plébiscité par ses collègues, tous bords politiques confondus, il faut signaler que son élection au sein du bureau n’est nullement une concession ou une faveur accordée par la Mouvance à l’Opposition. Mais plutôt une exigence du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale, qui en son article 15.2-b, dispose : ‘’l’élection des deux (02) vice-présidents, des deux (02) questeurs et des deux (02) secrétaires parlementaires a lieu, en s’efforçant autant que possible de reproduire au sein du Bureau, la configuration politique de l’Assemblée nationale’’. La Majorité parlementaire n’avait donc pas le choix que de se conformer pour ne pas se voir rappeler à l’ordre par la Cour constitutionnelle. Évidemment si celle-ci doit bien jouer son rôle quand l’Opposition l’aurait saisie. Il y a une jurisprudence en la matière. Mais, même si la Haute juridiction échappe à cette saisine, il est certain que la Mouvance a été gourmande dans la composition du bureau de la neuvième législature. En effet, quand on considère que l’UPR et le BR forme d’un côté la Majorité parlementaire, ils pouvaient bien aller au-delà du seul poste qui est allé au parti Les Démocrates. Pourquoi pas 2 voire 3 sur les 7 ? À supposer même qu’on veuille considérer l’UPR et le BR séparément, comme issus des résultats proclamés par la Cour, avec respectivement 53 et 28 sièges. Pourquoi alors laisser deux fauteuils au Bloc républicain dans le bureau contre un seul aux Démocrates qui ont pourtant le même nombre de députés que le BR? D’aucuns justifient cela par la différence des pourcentages en termes de suffrages recueillis par les deux partis. Le BR étant légèrement en avance. Mais ce ne sont des arguties avancées pour s’échapper. Certes, la démocratie, c’est la loi de la majorité. Mais cette majorité ne devrait pas se transformer en une machine vorace à tout avaler et broyer sur son passage. Au nom de l’élégance, on peut faire autrement en allant à des concessions. Le comble est que, outre la composition du bureau du Parlement qui souffre, la Majorité parlementaire veut s’accaparer toutes les commissions permanentes dont dispose l’institution. La récente réaction des députés de l’opposition qui ont dû quitter l’hémicycle n’est que l’expression d’un ‘’trop c’est trop’’.
Latifath KOWENOU