Diplomatie béninoise : Finalement, quelle suite pour l’ambassadeur Agonkan ?

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📍Le gouvernement se prononce sur le dossier

L’ambassadeur du Bénin au Niger, Gildas Bignon Agonkan est visiblement toujours en sursis après son rappel express sur Cotonou à la suite de ce qui est considéré comme sa gaffe communicationnelle du côté de Niamey. Plus de deux semaines après la rencontre qu’il a eue avec son ministre de tutelle, rien n’est encore décidé officiellement quant à la suite donnée au dossier. Interrogé, le secrétaire général adjoint du gouvernement béninois et porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji renvoie vers “sa hiérarchie”.

Aucune information officielle, jusque-là, quant à l’issue de la rencontre d’explications que l’ambassadeur Gildas Agonkan, rappelé, a eue avec le ministre des Affaires étrangères, Olushègun Bakari. “Rappel pour consultation de Gildas Agonkan : La décision finale toujours attendue”, titrait déjà bip radio, mi-février, sur son site d’information bipradio.com. Le média informait que l’ambassadeur du Bénin au Niger, qui a regagné Cotonou, s’est entretenu avec sa hiérarchie, vendredi 14 février.

“L’entretien a duré moins d’une heure. Le diplomate a expliqué le contexte de ses déclarations à Gaya, le 1er février 2025, où il a demandé pardon au peuple nigérien, au nom des autorités béninoises”, renseignent nos confrères, qui précisent que le chef de la diplomatie béninoise a fait comprendre à Gildas Agonkan “que ce n’était pas la ligne du président”. Et bip radio de souligner que le ministre “Olushègun Bakari doit revoir le président pour lui rendre compte”. Entre temps, la procédure s’est-elle arrêtée aux explications et au recadrage de l’ambassadeur, ou a-t-elle évolué à sa suspension synonyme de son limogeage en douce ?

Le gouvernement se prononce sur le dossier

Pour rappel, lors de la cérémonie de remise de diplômes à la 7e promotion de l’Institut international de santé (Iis) Koubeyni, le 1er février 2025 à Gaya, au Niger, l’ambassadeur Agonkan avait, dans son discours, demandé, au nom de tous les Béninois, pardon au peuple nigérien dans la tension née entre les deux pays frontaliers après le coup d’État militaire ayant renversé, au Niger, le président Bazoum. Le Bénin s’étant aligné sur la position tranchée de la Cedeao contre les nouvelles autorités du pays sahélien voisin.

Réagissant, vendredi 28 février, aux propos de l’ambassadeur du Bénin au Niger, le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, a été ferme : ” C’est celui qui est fautif qui demande pardon. Or, le Bénin n’a rien fait pour demander pardon. Il n’y a donc pas de pardon à demander “. Interpellé sur d’éventuelles sanctions à l’encontre de Gildas Agonkan, le secrétaire général adjoint du gouvernement et porte-parole du gouvernement indique que : “sa hiérarchie appréciera ». Pour finir, Wilfried Léandre Houngbédji a réaffirmé la volonté du Bénin de rétablir des relations apaisées : “Nous avons donné tellement de signes et de gages de notre bonne disposition d’esprit à ce que les relations se normalisent”, fait-il savoir.

J.B