De mon observatoire : Notre Zeynab nationale, mon crush

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Le temps passe, elle ne vieillit point. Au contraire, elle prend de la valeur en repoussant les limites. Artiste compositrice, chanteuse et interprète béninoise, Zeynab boucle cinquante (50) piges dans quelques mois. Mais ce qui est frappant, à moins d’être un loucheur, elle rajeunit, rayonne, et en plus de la fraîcheur physique, elle dégage du tonus. Loin de moi tout fantasme en ce mois sacré du Ramadan 2025, ceci n’est qu’un hommage, à titre anthume, d’un fan à sa star qu’il estime peu célébrée.

Face à l’immensité du talent de la Diva du label Fekema prod et la dimension interplanétaire qu’elle a aujourd’hui , je me refuse d’employer un verbe qui me semble inapproprié pour la décrire convenablement. Non, notre Zeynab nationale ne s’est pas bonifiée à l’instar d’un bon vieux vin, comme l’auraient signifié certains. La voir sous cet angle est, pour moi, la considérer comme quelqu’une qui s’est améliorée, professionnellement, au fil des années. Or, aussi jeune qu’elle était, il y a plus de deux (2) décennies quand commença réellement sa carrière avec le titre N’tori (2002), Oloukèmi Zeynab Abibou avait déjà le truc en elle. Et comme chez tout artiste consciencieux, le challenge ou le défi, c’est de pouvoir tenir ou se maintenir dans la durée, quelles que soient les secousses ou les mutations qui surviendraient dans cette jungle.

Ça coule de source. Pendant que, par la force des choses, plusieurs d’entre ceux ( des groupes ou artistes solo) qui ont démarré pratiquement la même époque, ont dû abandonner la scène, Zeynab Abib est toujours là, incontournable. Avec la même polyvalence, la même énergie, la même inspiration. Elle n’a pas perdu le réflexe quant à ce qu’elle savait faire le mieux et qui l’a vraiment révélée à partir des années 2000.

Prenez Zeynab sur du bôlôdjô (musique locale), du rap, du r’nb, du zouk, de la musique ivoire…, elle répond et vous sort le produit superbement bien élaboré, que vous allez “kiffer” [argot des plus jeunes]. Et si c’est en yoruba, en goun, en fon (langues locales), en français, en anglais…, que vous le désirez, vous êtes egalement dans son marigot. Ses autres points forts, et ça n’a pas changé, ce sont les feat ou collaborations et les prestations lives, la bête noire de plus d’un, qui revendiquent pourtant le statut d’artiste chanteur ; que dis-je de star.

Outre les réalisations bien connues du public, avec des artistes ou groupes d’artistes à l’interne comme Kaysee, Ardiess, Mouf King, Ramou, V-Phint, Fanicko, Tgang Le Technicien…, Zeynab s’est glorieusement exportée. Ses featuring avec, entre autres, Shado Chris de la Côte d’Ivoire (Noctambule), Santrinos Raphaël du Togo (Waa) et récemment avec le Togolais Masterjust sont d’un succès éclatant. Ce qui singularise Zeynab, c’est d’une part, sa capacité d’adaptation rapide à la tendance du moment, et d’autre part son esprit jeune. Elle s’actualise et reste dans l’ère du temps.

Certes, comparaison n’est pas raison. Mais j’aime comparer la lauréate des Kora Awards 2005 et ambassadrice nationale de bonne volonté de l’Unicef à de grands noms de la musique du continent comme Koffi Olomidé qui ont su réajuster leur voile et ont résisté aux différents courants jeunes dont le couper décaler (Côte d’Ivoire) et le Naja (Nigéria). De nouvelles tendances musicales qui ont déraciné et emporté certains dans leurs flots.

“Les enfants de Dieu”, mon coup de cœur

Sorti officiellement à pratiquement une semaine de la fête de Noël 2024, le titre “Les enfants de Dieu” de Zeynab est mon crush. Le magnifique clip tourné à la suite du son dont le cuisinier en chef est le célèbre Mastajust du duo Toofan, fait un (1) million de vues actuellement sur YouTube. Pour ma part, c’est très peu. J’en profite pour exhorter les Béninois à allez écouter ou suivre Zeynab “Les enfants de Dieu”. Et avec une bonne sonorisation, vous m’en direz des nouvelles. De la clarté du message à la qualité de la vidéo en passant par la densité de la musique, autant d’ingrédients réunis pour une consommation sans modération de ce qui se profile comme un tube.

En un mot, toute la touche professionnelle qu’a reçue ce chef-d’œuvre musical devait inciter les mélomanes et consommateurs à prendre d’assaut la toile pour le booster déjà à plus de cinq (5) millions de vues depuis plus de deux (2) mois que c’est rendu disponible. Je reste convaincu que dans les heures et jours à venir, les Béninois seront habités par le même amour et le même sursaut au profit de leur artiste comme cela a été observé, il y a quelques mois, chez les Ivoiriens et les Camerounais, respectivement sur les titres “Djénèba Djaba” de Debordo Leekunfa et “Viviane” avec Prince Aimé et consorts. En attendant, chapeau bas à Zeynab, la fille de Sakété, qui, parallèlement, parcourt, sans bruit, plusieurs grandes scènes dans la sous-région et à l’international.

Modjubaoo, éri mi n’lèoo òmon itakété

Jacques BOCO