Libération de Reckya Madougou et de Joël Aïvo : Talon prend tout son temps
La libération de Reckya Madougou et Joël AÏVO, deux opposants au régime de la Rupture, continue de soulever des débats passionnés au Bénin. Condamnés par la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET) respectivement à 20 ans et 10 ans de prison ferme, ils sont accusés de diverses infractions liées aux violences ayant marqué l’élection présidentielle de 2021.
Depuis leur incarcération, plusieurs voix s’élèvent pour demander la clémence du président Patrice Talon. Plusieurs acteurs de la société civile, des leaders politiques et des citoyens ordinaires espèrent un geste de pardon de la part du chef de l’État béninois. Cependant, Patrice Talon reste ferme dans sa position. Lors d’une rencontre récente avec les responsables du parti Les Démocrates, en présence de l’ex-président Boni Yayi, il a réitéré qu’il n’envisageait pas accorder la grâce présidentielle à ces deux figures de l’opposition.
À l’occasion du 64è anniversaire de l’indépendance du Bénin, les attentes étaient grandes. Beaucoup espéraient que Talon profiterait de cette célébration pour libérer Reckya Madougou et Joël AÏVO. Mais la liste des personnes graciées ne comportait pas leurs noms, provoquant déception et frustration parmi leurs partisans.
Cette situation soulève des interrogations sur les motivations du président Talon. Certains observateurs estiment que le président cherche à envoyer un message de fermeté et de tolérance zéro vis-à-vis des actes qui, selon lui, menacent la stabilité du pays. D’autres pensent qu’il pourrait y avoir des considérations politiques plus stratégiques derrière cette intransigeance.
Quelles que soient les raisons, une chose est claire : Patrice Talon semble déterminé à prendre tout son temps dans cette affaire. En attendant, Reckya Madougou et Joël AÏVO continuent de purger leur peine, tandis que les appels à leur libération se poursuivent inlassablement.
Chamss-Deen BADAROU