Bénin / 2026 : une bataille hyper palpitante autour de Talon

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À trois ans de l’élection présidentielle de 2026 au Bénin, le mercure monte au sein de la famille soutenant les actions de Patrice Talon, qui est à son deuxième et dernier mandat ; lui qui, au départ, en avait d’ailleurs sollicité qu’un seul quinquennat. D’un côté, il y a les partisans de la continuité que d’aucuns désignent par des antidémocratiques. Ceux-ci voient en Patrice Talon, le seul au Bénin qui peut développer le pays et régler tous les problèmes de chacun des Béninois, et ce dans tous les domaines. Ainsi, l’actuel président de la République peut remettre en cause l’ordre constitutionnel et démocratique établi, quand bien même, sous sa mandature, lui-même a fait inscrire dans la loi fondamentale révisée au forceps : ” Nul ne peut faire plus de deux mandats de sa vie”. Mieux, plus d’une fois, il a juré, devant micros et caméras qu’il n’est pas intéressé par un troisième mandat. Malheureusement, la question du troisième mandat bat son plein entre pro et anti sans que le principal acteur au cœur du débat ne rappelle à l’ordre ses supposés admirateurs. Réussiront-ils à l’emballer dans cette ”épidémie” qui gagne de plus en plus les dirigeants au sommet et prend d’ampleur sur le continent ?

Pendant que le marché du troisième mandat pour Talon s’anime, le clan de Olivier Boko pense que la succession revient de fait à cet ami fidèle de Patrice Talon. Sur la toile, de petits cercles acquis à sa cause multiplient les actions pour rendre plus visible celui que certains ont surnommé le ” Vice-président ” ou ”OB”.

S’il est vrai qu’après les législatives du 8 janvier 2023, l’écurie de Joseph Djogbénou, ancien Avocat personnel , ancien président de la Cour constitutionnelle et président du parti Union Progressiste Le Renouveau (UP-R) semble baisser un peu la garde, il se peut qu’elle n’ait pas encore dit son dernier mot. En tout cas, l’ancien ministre de la justice ne va pas cracher sur cette opportunité, lui qui a dû d’ailleurs céder, au dernier moment, sa candidature en 2016 pour s’aligner derrière son client entre temps en exil à Paris, Patrice Talon.

Que dire de la probable candidature de Johannes Dagnon, un autre fidèle des fidèles, l’homme des grands dossiers de la République avec son Bureau d’analyse et d’investigation (Bai)? Le Conseiller spécial du chef de l’État ne parle pas beaucoup, mais curieusement il était sur le terrain après la présidentielle de 2021 au même titre que d’autres collaborateurs de Patrice Talon pour recueillir les desiderata des populations sur les sujets qui fâchent dans la République. Cette simple apparition n’est pas anodine, selon certaines indiscrétions.

Handicapé par la mort subite de son père qui serait beaucoup pour lui dans le milieu politique, le jeune ministre des Finances, Romuald Wadagni a-t-il décidé, en sourdine, de rester loin de cette bataille qui s’annonce de gladiateurs ? En tout cas, rien d’officiel de son côté. Le pouvoir étant tentant, le brillantissime et rigoureux Argentier national voudra goûter à cette sauce républicaine qui ne se prépare que dans les couloirs la Marina.

Autant de probables candidatures à la succession, pris individuellement, ces personnages sont-ils interressés ? C’est l’autre paire de manches. De toute évidence, 2026 est si loin pour certains, mais si proche pour d’autres. L’opinion publique nationale et internationale sera davantage située au fur et à mesure qu’on s’approchera de l’échéance tant attendu par plus d’un.

Chamss-Deen BADAROU