9ème législature : Vlavonou face à la dure gestion d’un Parlement pluriel

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Pendant quatre ans, sous la huitième législature, Louis Vlavonou a été le chef d’une famille dont les enfants sont du même père. A l’époque tout se passait bien, comme sur des roulettes et sans le moindre obstacle ; si bien que des fleurs de bon Manageur lui furent jetées allègrement. Mais depuis le 12 Février 2023 où les enfants d’un autre père sont rentrés à l’hémicycle, les donnes semblent changer. Et au regard des premières escarmouches que l’opposition a lancées en direction de la Majorité parlementaire, visiblement le Parlement 2023_2026 ne sera pas le long fleuve tranquille traversé au cours de la législature passée par Louis Vlavonou et ses collègues. Une législature, en effet, sans joute verbale et sans piquant.

Depuis l’installation, en fin de semaine écoulée, des élus de la neuvième législature, Les Démocrates ont très vite montré qu’ils sont venus pour donner vie à l’Assemblée nationale, qui pendant plusieurs lunes toutes entières a inoculé le virus du dégoût aux Béninois.

La déclaration que le doyen d’âge a laissé lire par le Porte-parole de l’opposition parlementaire jusqu’à son terme, on peut se demander si elle n’aurait pas été interrompue si c’était le colonel des douanes à la retraite, Louis Vlavonou, qui avait la police des débats? Son ardent attachement au chef de l’État ne l’aurait- il pas amener à interrompre cette déclaration dans laquelle la gouvernance de Patrice Talon a été vivement attaquée? Ces questions méritent d’être posées parce que sous la septième législature le président Adrien Houngbédji a empêché l’honorable Guy Mitokpè d’aller au bout de ses idées. Avec cette neuvième législature qui reste plurielle comme la septième, le président reconduit, Louis Vlavonou pourrait aura nul doute à gérer ces moments de grandes rhétoriques et de chaudes empoignades lors de débats. Et s’il ne prend pas de la hauteur dans le management de cette institution, par ailleurs haut lieu de la politique, les choses pourraient lui échapper.

La première des choses à ne pas perdre de vue, c’est que le Parlement monocolore n’existe plus et qu’il n’est plus seulement le coordonnateur d’une équipe uniquement constituée des disciples d’un seul maître. La cadence ayant changé, les pas de danse doivent très rapidement s’adapter. Déjà que la session convoquée pour la constitution des commissions a été reportée parce que Mouvance et Opposition n’ont pu accorder leur violon.
Ce n’est certainement que le début d’une série qui durera trois ans.

*Charles Alban DAHOUI*