Un an après leur incarcération : Boko et Homéky vite oubliés

Au Bénin, s’il est un fait dont les Béninois ne s’en sont presque pas préoccupés ces derniers jours, c’est bien l’an 1 de l’incarcération de Oswlad Homéky et Olivier Boko. Très vite ce qui pourrait être une actualité a été soufflé par le vent pré-électoral.
Au petit matin du 1er octobre 2024, alors qu’ils étaient jusque-là en garde à vue depuis la nuit du 23 au 24 septembre, l’ex ministre des sports, Oswald Homéky et l’homme d’affaires Olivier Boko, tous proches du chef de l’État Patrice Talon, ont été mis sous mandat de dépôt. Olivier Boko, surnommé “OB” célébrera le lendemain 2 octobre, ses 60 ans d’âge en prison.
Gros coup de tonnerre et stupéfaction dans l’opinion publique, au sein de la classe politique en particulier. Beaucoup pouvaient s’attendre à tout, sauf ce scénario du tout puissant “Vice-président” et ombre du président Talon derrière les barreaux. Lui qui avant son arrestation était l’une des têtes pensantes du pouvoir, lui qui était au cœur ou dans l’antichambre du pouvoir de la Rupture, lui à qui plusieurs cadres qu’il a contribué à nommer à de hautes fonctions faisaient allégeance, lui dont le nom et les images étaient depuis au moins un an sous les feux de la rampe, dans les actions de propagande de divers mouvements de jeunes qui le présentaient comme le seul à même de succéder à Patrice Talon en 2026 pour la continuité de la dynamique en cours dans le pays depuis 2016. Erreur.
Fin janvier 2025, la sentence de la cour spéciale de repression des Infractions économiques et du terrorisme (Criet) sera très salée. Olivier Boko et Oswald Homéky, dans ce procès impliquant un haut gradé de l’armée, patron de la Garde nationale, lui libre de ses mouvements, ont été condamnés à 20 ans de réclusion criminelle, 60 milliards de francs Cfa de dommages et intérêts et 4,5 milliards de francs Cfa d’amende. Les deux hommes ont été jugés pour “complot contre l’autorité de l’Etat”, “corruption d’agent public” et “faux et usage de faux”.
Si à l’arrestation de OB et de Homéky qui a quitté le gouvernement pour le soutenir pour 2026 l’on a pratiquement pas enregistré de cas de désapprobation publique de la part de figures politiques et autres cadres politico-administratifs se reclamant “pro OB”, un an plus tard ça semble être pire. En effet, en 2024, on pouvait encore voir comme photo de profil de certains “OB-issants” celle d’Olivier Boko. Sa première journée passée en prison coïncidant avec son anniversaire, certains via leurs canaux digitaux de communication avaient compati à travers un texto.
Que ça soit le 24 septembre ou le 2 octobre, cette fois-ci, le double souvenir est passé sous silence. Les nombreux mouvements OB créés entre temps n’ont osé initié une action de soutien en faveur de leur bienfaiteur d’hier. Certains ont choisi cette période anniversaire pour se frayer un chemin vers la mouvance. Contrairement aux cas Ajavon Sébastien, Koutché Komi, Madougou Reckya, Aivo Joël, Soglo Léhady … qui ont été agités dans le temps et qui ont alimenté les débats sur une bonne période, et ça continue avec certaines de ces figures, OB et Homeky sont déjà oubliés. Tout porte à le croire.
Ces dernières semaines, l’actualité des candidatures pour les élections générales de 2026 focalise les attentions. Et sur le terrain politique, chacun marche sur des oeufs pour ne pas compromettre ses chances. Les ex-disciples de OB ne sont pas du reste. Ils l’ont déjà renié et oublié.
BCAR




