Traque contre les prostituées : Angela Kpeidja dénonce une grave atteinte à la liberté

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Traque contre les prostituées : Angela Kpeidja dénonce une grave atteinte à la liberté

L’activiste des droits de la femme, Angela Kpeidja, dénonce la traque contre les travailleuses de sexe à Cotonou. Lisez son post sur son compte Facebook…

*Quel zèle !*

Bris de Silence n’a pas seulement dénoncé les harceleurs carriéristes de nos universités et administrations. A la page 224, le zèle opprimant, humiliant et dévastateur d’une certaine autorité a été mise en lumière. Cette dernière outrepasse bien souvent les instructions du chef pour vêtir le costume du bourreau.

J’ai les preuves des menaces subies de la part du ministre Hinnougan de Bris de Silence. Et je n’attendais qu’une réplique après la sortie de l’ouvrage pour en découdre avec ses agissements éprouvants.

Mais ce sont plutôt les travailleuses de sexe (TS)qui subissent à nouveau ce zèle . Peu importe leur position sociale, ces femmes sont vulnérables. Fort heureusement, j’ai travaillé avec l’ONUSIDA et le MS. Dans l’exercice de ma profession, je suis déjà allée à la rencontre des TS pour affirmer que ce métier est parfois une contrainte pour celles qui s’y adonnent. Elles subissent déjà des violences de la part de leurs clients et de la société (notre regard) alors même que beaucoup s’en servent allègrement dans la communauté.

D’ailleurs, ce n’est pas pour rien qu’on dit que la prostitution est le plus vieux métier au monde. Et si ce métier n’a pas disparu, c’est bien parce qu’il aide à l’équilibre de la société.

Ce qui s’est passé ces derniers jours, n’est rien d’autre qu’un acharnement, une grave atteinte à la liberté des personnes. Et pour les travailleuses de sexe, c’est une violence tout court au moment où les nouvelles lois sur la protection de la femme sont en passe d’être promulguées. Il s’agit d’une minorité sans voix, brimée.

La relaxe de ces travailleuses de nuit n’émousse visiblement pas les ardeurs! Violences faites aux femmes, COVID-19, VIH-SIDA, MST…, plusieurs institutions s’occupent de la santé sexuelle de ces travailleuses de sexe. Affirmer qu’elles sont un couloir de transmission de ces maladies est une incitation à la discrimination.

En plus, il s’agit de rapports sexuels tarifés et non de messes sexuelles entre amoureux. Celui qui s’en sert et ne se protège pas, a tort …

Encore une fois, le client et la prestataire sont libres, une fois la porte close, de se livrer au jeu sexuel. Je n’y vois aucune atteinte à la liberté des uns et des autres.

Quant au délit de proxénétisme, il y a bien des moyens beaucoup plus orthodoxes pour démanteler ce réseau. Et puisque la transhumance politique n’a jamais été un crime, la transhumance sexuelle librement consentie ne devrait pas l’être aussi …