Opinion: “Bris de silence”, plus qu’un livre!

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Opinion: “Bris de silence”, plus qu’un livre!

 

Grand amoureux de la lecture, j’ai lu récemment “Le droit de savoir”, un ouvrage que Angela Kpeidja a souhaité me faire lire. C’est un chef-d’œuvre de Edwy Plenel, journaliste et co-fondateur de Médiapart en France. “Le droit de savoir” est un livre qui s’adresse à tous ceux que le journalisme intrigue et que la démocratie concerne.

 

Dans un style alerte, Edwy Plenel a par exemple montré qu’il n’y a pas de démocratie sans liberté de presse. Un ouvrage publié en 2013. Mais cela colle parfaitement à la situation de la presse béninoise. J’étais en train de digérer cette dose de piqûre du très dense Edwy Plenel quand la même Angela Kpeidja s’est révélée à moi à travers ses écrits. Je suis ainsi tombé sur “Bris de silence” parce que la providence l’a voulu. Et je l’ai porté à bout de bras.

 

J’ai eu le plaisir et l’honneur d’être l’un des tout premiers à lire “Bris de silence”. Un ouvrage que j’ai “bu” d’un trait. Ça coule vraiment… J’ai fini les 253 pages en 3 heures. C’est peut-être un record dans notre microcosme où la lecture n’est pas le hobby favori. Mais “Bris de silence” mérite d’être lu. Depuis, j’ai déjà relu plusieurs fois certains chapitres. Je maîtrise les personnages, les histoires, la vie de l’auteur…

 

On y retrouve une femme forte qui a bravé tant d’épreuves sur son parcours: le viol, le harcèlement sexuel et moral, le divorce, les difficultés d’insertion professionnelle, les affectations fantaisistes, la mise au placard, les humiliations de tous genres… Et si elle a pu tenir face aux assauts de ses bourreaux, c’est parce qu’elle était sûre de ses qualités. Titulaire d’un Bac C puis d’un diplôme d’ingénieur biotechnologiste, rien ne la prédestinait au journalisme. Il y a eu des écueils mais elle s’en sort avec une belle reconnaissance. On ne peut citer aujourd’hui trois noms de journalistes spécialistes des questions de santé au Bénin sans citer Angela.

 

“Bris de silence” retrace le parcours d’une vie. Ce qui est très rare chez nous. Angela nous y a offert son intimité. Au-delà des faits de violences subies, on est gavé d’enseignements après avoir lu “Bris de silence”. C’est un ouvrage qu’il faut avoir, qu’il faut chérir, qu’il faut laisser à la postérité… Il n’y a pas mieux aujourd’hui dans un pays où les oeuvres autobiographiques sont très rares.

 

De l’ouvrage, j’ai pu noter que Angela est une femme battante, courageuse, attachante, joviale… Aussi, a-t-elle une grande foi chrétienne. Je ne la savais pas aussi pieuse. Chrétienne catholique, elle se réfugie plutôt dans la prière pour échapper à la douleur que lui imposent ses bourreaux.

 

Quid du style? Raffiné et surtout instructif. Une belle plume tout simplement ! Angela a écrit pour la grande masse. Elle-même se prend pour une femme ordinaire avec ses qualités et ses défauts, une femme d’une grande simplicité, une femme modeste… Elle est donc au cœur de cette société devenue perverse et fantasque.

 

Je n’exagère pas en affirmant que “Bris de silence” est déjà un best-seller (livre à succès). La méchanceté dont a fait preuve l’un des membres de son équipe en laissant fuiter la version PDF sur les réseaux sociaux, et la publication d’un extrait tronqué de l’ouvrage par une internaute, n’y pourront rien. Angela Kpeidja a fait oeuvre utile. C’est un bréviaire pour nos jeunes filles et jeunes garçons en quête de repères.

 

“Bris de silence” est un délice. C’est plus qu’un livre. Chose surprenante, Angela a tous les signes distinctifs d’une fan du FC Barcelone. J’ose donc écrire: “Bris de silence”, Más que un libro (c’est la traduction de l’expression “plus qu’un livre” en espagnol). En référence à la devise du club barcelonais (Més que un club)… Moi, je chéris l’ouvrage depuis peu. Je chéris aussi l’auteure… pour son courage. Je reste admiratif…

 

Epiphane Bognanho

#DroitAuBut