Jean-Baptiste Hounguè sur Tvc : “Il y a plein de jeunes qui sont au chômage”
C’est au détour de l’émission ‘’Version Originale‘’ de la télévision TVC de ce dimanche 30 juin 2024 que le président de la coalition ‘’Bénin en Route’’ s’est prononcé sur le bilan des huit ans de gouvernance du président Patrice TALON. Jean-Baptiste HOUNGUE, puisque c’est de lui qu’il s’agit, s’est dit fier d’avoir œuvré vaillamment pour l’arrivée du régime Talon et participé à la mise en place des outils politiques d’accompagnement. “En fait, je croyais en un idéal, un nouveau soleil pour la jeunesse”, rappelle-t-il.
Pour lui, la coalition ‘’Bénin en Route’’ a été créée en 2017 pour accompagner le chef de l’État qui venait fraîchement de gagner le pouvoir avec le besoin d’avoir expressément une machine politique pour travailler en toute sérénité. ‘’Bénin en Route‘’ était la machine de la jeunesse qui a su fédérer la grande majorité des acteurs politiques du pays autour du président. En réalité, précise l’invité du journaliste Herbert Tauyé HOUNGNIBO, c’est la jeunesse qui a élu le président Patrice TALON. “Mais malheureusement, huit (08) ans après, cette jeunesse est sacrifiée, jetée en prison et contrainte au chômage”, regrette Jean-Baptiste HOUNGUE d’une voix désespérée.
Le président de ‘’Bénin en Route’’, tout en saluant les efforts de développement en cours pour mettre le Bénin en route, se veut compatissant et préoccupé par la situation des jeunes qui sont tous azimuts envoyés en prison ainsi que celle des compatriotes contraints à l’exil. C’est à juste titre qu’il renvoie le président Patrice TALON devant le miroir de la raison “Si le chef de l’État peut se remémorer, c’est bien, parce que dans notre entendement au départ, on n’avait pas prévu des exilés politiques puisque le chef de l’État a été aussi un exilé et il connaît les difficultés liées à ça. À aucun moment pendant notre campagne en 2016, on n’avait prévu ni promis au peuple de traquer les jeunes avec des condamnations de 7 ans, 10 ans, etc. Il s’agit des bras valides et de la relève de notre pays. Je souhaite que le président Patrice TALON, avant d’arriver à la gare en 2026, puisse libérer les jeunes de la prison et les exilés politiques”.
La situation est dramatique pour la jeunesse plongée dans le désespoir car d’abord “Dans les milieux carcéraux au Bénin, il n’y a pas un programme de rééducation, de réinsertion et de formation diplômante de sorte que les jeunes ressortent des prisons aguerris dans le mal. Or les djihadistes sont là, constituent une menace sécuritaire et récupèrent ces jeunes en canon de chair sans oublier les migrations illégales avec des morts dans la mer et le désert. Il faut que le chef de l’État discute avec sa jeunesse”.
“Il y a plein de jeunes qui sont au chômage et pourtant le pays est en chantier. On amène les ingénieurs et techniciens d’ailleurs et on recrute les Béninois pour la main-d’œuvre. Nous ne pouvons pas être heureux et fiers de ce sort qui est fait à la jeunesse. Il y a plein de jeunes diplômés qui sont devenus des zémidjan, décident d’aller en aventure et meurent dans le désert et la mer parce qu’il n’y a plus d’espoir pour eux dans leur propre pays. Ça doit nous préoccuper. Il faut que le gouvernement accompagne les hommes d’affaires béninois comme ça se fait au Nigéria et ailleurs pour que les jeunes soient employés. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises ont fermé, d’autres ont mis des jeunes au chômage à cause des difficultés économiques. Je pense que le débat ne doit pas être vu sous un angle politique. Je suis de la mouvance mais un mouvancier éclairé pour que le président TALON réussisse mieux son deuxième mandat et passe le témoin à quelqu’un d’autre dans la paix et l’unité nationale”.
Dans son argumentaire, il indique que la vie est comme une scène de théâtre où chacun vient jouer son rôle. Jean-Baptiste HOUNGUE est tout de même satisfait des avancées notables en termes d’infrastructures dans le pays même si “malgré les efforts, le régime TALON a connu des ratés”. Pour lui, le Bénin est déjà en route mais il faut que l’on travaille pour que le Béninois de Tchoumi-Tchoumi puisse se sentir heureux et fier. Il relève que toutes les issues sont totalement bouchées et tout le monde se débrouille dans le pays. C’est pourquoi, il invite expressément le chef de l’État à toucher le problème des Béninois en tant que Béninois. On ne doit pas rendre des concitoyens apatrides, car l’emploi et la richesse d’un pays sont créés par les hommes d’affaires et les chefs d’entreprises. L’État seul ne peut pas tout faire car il a besoin d’être accompagné et soutenu par tous les citoyens, précise l’invité de TVC.
Sur la question des perspectives de 2026, Jean-Baptiste HOUNGUE se dit serein et félicite le président TALON pour le travail abattu “Le président TALON a déjà posé les premiers pas pour le Bénin d’aujourd’hui et du futur. Je tire un coup de chapeau au chef de l’État car nos villes sont jolies. Il a fait ce qu’il a pu. Globalement il a fait une bonne part de son projet de société. En 2026, il va passer le témoin et son successeur va poursuivre la dynamique, peut-être mieux que lui car le président a mis la barre très haute et le prochain n’aura pas droit à l’erreur. Mais nous voulons désormais des institutions qui auront le pouvoir d’interpeller le chef de l’État à tout moment en plein mandat à partir de 2026 quand ça ne va pas. Normalement, quand un président vient au pouvoir, nous devons connaître son salaire, le salaire de ses ministres pour mieux les suivre par rapport aux velléités de détournement et de mauvaise gestion. Le Bénin doit se mettre aussi sur la route de la décolonisation. Nous sommes des panafricains non violents, panafricains patriotes, panafricains souverainistes et nous pensons que le peuple béninois a le droit d’être heureux et de s’épanouir dans son propre pays”.
J. V. AKONDE