Invité sur “Le meilleur réveil” de Guérite Tv Monde : Ayadji réplique à un autre membre du parti Les Démocrates

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Le ministre conseiller chargé des Infrastructures, de la Gouvernance locale et du Cadre de vie, Jacques Ayadji, était l’invité téléphonique de Chamss-Deen Badarou ce lundi, dans l’émission Le Meilleur Réveil de Guérite TV Monde. Au cours de cet entretien accordé à la web-télévision, le président du parti Moele-Bénin a donné son point de vue sur un sujet brûlant de l’actualité politique : la disparition ou non du Parti du Renouveau Démocratique (PRD) de Maître Adrien Houngbédji et de l’Union Progressiste (UP), ayant fusionné pour devenir l’Union Progressiste le Renouveau (UPR).
Invité à réagir sur la question, Jacques Ayadji a adopté une posture mesurée. Il a indiqué ne pas vouloir recadrer Maître Adrien Houngbédji, qu’il considère comme un père. Le ministre conseiller appelle plutôt à un débat serein, dépassionné et sans parti pris.

Anselme ORICHA

L’intégralité de son extrait…

“Bon, franchement, je n’ai pas voulu parler de cette crise-là, parce que le président Adrien Houngbédji a l’âge de mon père. Donc, je dois pouvoir tourner plusieurs fois ma langue avant de m’exprimer sur ce sujet, afin de ne pas donner l’impression d’être un enfant mal éduqué. C’est pourquoi, jusque-là, j’ai refusé d’en parler. Même lorsque je faisais mon émission la dernière fois sur Zone Franche, j’ai demandé à vos confrères d’enlever ce sujet-là.

Mais bon, comme tout le monde insiste pour que j’en parle, je prie Dieu de me donner les mots justes afin que je ne paraisse pas comme un enfant qui ne respecte pas son père. Alors, je voulais simplement dire que ce dossier me rend triste. Il pose un problème moral et éthique.

Parce que c’est comme si le PRD est en train de faire un aveu public d’avoir contourné la loi. Un aveu public ! Lorsqu’on dit : “nous avons fusionné, mais nous n’avons pas disparu”, cela pose un problème.

Et ce ne serait pas un problème si l’UPR n’avait pas été aux élections. Mais l’UPR a bel et bien été aux élections. Et on sait que la charte des partis politiques interdit toute alliance. Est-ce à dire que le PRD est en train de dire : “nous avons contourné la loi pour aller aux élections en alliance” ? Je me pose la question.

Et même si c’était le cas, une fois que la CENA a accepté et validé leur dossier, une fois que la Cour constitutionnelle a validé les résultats des législatives et attribué des sièges à l’UPR, cela veut dire que l’UPR est un parti politique. Ce n’est pas une fusion de partis politiques.

Même si cette UPR est née de cette fusion-là, certains disent que le PRD et l’UPR n’ont pas tenu de congrès de dissolution. Et s’ils avaient tenu un congrès de dissolution, ils n’auraient pas pu procéder à une fusion.

Je ne sais pas si deux entités qui n’existent pas peuvent fusionner, se mettre ensemble. Je ne comprends pas pourquoi, au Bénin, quand certains sujets sont sur la table, on ne peut pas les traiter de façon dépassionnée. On ne peut fusionner que deux entités qui existent. Est-ce que vous êtes d’accord avec moi ?

Alors, si le PRD avait fait son congrès de dissolution, est-ce que le PRD existerait encore ? Si cette dissolution avait eu lieu avant la fusion, est-ce que la fusion aurait été possible ? Non. Dans ce cas, chaque militant serait libre d’intégrer individuellement un parti politique. Parce que notre droit positif aujourd’hui au Bénin n’autorise pas une adhésion collective à un parti politique.

Les adhésions sont individuelles. Les démissions sont aussi individuelles. Donc, la seule chose que le PRD et l’UP auraient pu faire s’ils avaient dissous leurs partis, c’est entrer dans un processus de création d’un nouveau parti. Ce qui n’a pas été fait.

La création d’un nouveau parti signifie qu’il faut mobiliser quinze personnes par commune et envoyer le dossier au ministère de l’Intérieur, comme pour toute création de parti. Ce n’est pas ce qui s’est passé ici. Ils ont pris deux entités existantes, j’insiste là-dessus, et l’une a absorbé l’autre, ou l’autre a absorbé l’une, pour devenir l’UPR.
Ils ont juste changé le nom de leur parti. Aujourd’hui, je peux faire un congrès au niveau de Moele-Bénin et décider que Moele-Bénin ne s’appelle plus ainsi, et lui donner un nouveau nom. C’est ce que l’UDBN a fait.

Donc, moi, je suis un peu gêné que ce débat se fasse au téléphone. Si c’était un débat en présentiel, j’aurais été plus à l’aise.
Non, attendez. J’ai entendu mon frère et ami, je ne sais pas si c’est vous qui l’avez interrogé, Jean-Marie Houessou, c’est ça ? J’ai entendu ses propos et j’ai été un peu triste. Parce qu’il compare cela au Mercato.

Il dit que dans un Mercato, il y a toujours un accord préalable, et qu’ensuite, on signe. Non. Ce qu’il a oublié, c’est que dans le processus du Mercato, est-ce qu’un joueur peut commencer à jouer dans sa nouvelle équipe tant que le processus n’est pas allé à son terme ? Est-ce que l’équipe qui veut racheter un joueur, avec qui elle a un accord de principe, a le droit de faire jouer ce joueur tant que tout n’est pas conclu ?

Il devait savoir qu’une fois que l’UPR est allée aux élections alors qu’il est interdit à une alliance d’y aller, l’UPR est devenue un parti politique. Et donc, en devenant un parti politique, les partis qui ont composé cette UPR sont réputés dissous.

Nous avons des enfants qui nous écoutent, que nous devons former, que nous devons éduquer. Il faut éviter de dire des choses comme ça.
Si le débat n’était pas passionné, s’il n’y avait pas de parti pris dès le départ, je suis certain que, connaissant mon frère Jean-Marie Houessou, il n’aurait pas tenu de tels propos.”