Droit au but / Des milliards! Ça change quoi?
Le gouvernement se montre de plus en plus généreux avec les acteurs du sport. Il a déboursé près de 4 milliards pour appuyer les Fédérations et associations sportives. Certains acteurs qui ont passé leur temps à pleurnicher ces derniers temps, sont sortis de la cérémonie avec le sourire aux lèvres. Évidemment, ça fait du bien de voir la subvention accordée à sa Fédé ou à son club tripler en une année. Ils ont tous applaudi, à tue-tête, ce geste du gouvernement.
On se demande juste à quoi va servir cet argent. Au football par exemple, les présidents de clubs ont l’habitude de payer des miettes à leurs joueurs. Et le fait d’avoir reçu la subvention ne change rien à leur habitude. Ils pourront même se faire une bonne manne. D’autant que personne n’évalue leur investissement dans un environnement où les clubs sont presque considérés comme des propriétés privées. Les problèmes demeureront donc. Les joueurs se plaindront toujours des salaires qui ne tombent pas. Et pourtant, ils ne perçoivent pas grand-chose. Les présidents de Fédés, eux, organisent des parodies de championnats pour justifier leur existence. C’est la ritournelle. En deux heures ou en une matinée, le championnat est bouclé… La filière est vraiment juteuse.
On est même en droit de se demander comment ils arrivent à justifier l’utilisation des fonds publics pour être à nouveau éligibles. Soit ils sont des génies, soit il y a une complicité pour les aider à passer sous les fourches caudines. Dans un pays où les populations ont des besoins d’eau, de santé et d’éducation, c’est un acte fort d’injecter près de 4 milliards dans le sport en une saison. Personnellement, je n’en reviens pas jusque-là. Les seuls qui ne sont pas étonnés, ce sont ceux qui se sont alignés pour recevoir les chèques. Ils sont dans la joie depuis une semaine. Que la fête continue donc!
Epiphane Axel Bognanho
