Demande d’audit du fichier électoral approuvée par le chef de l’Etat : L’Up-R tient tête à Talon
Comme annoncé, le Cadre de concertation des forces politiques de l’opposition a entamé, depuis le lundi 25 novembre 2024, une vaste consultation auprès des partis politiques, qu’ils soient de la mouvance présidentielle ou de l’opposition, ainsi qu’avec les organisations de la société civile. La première étape de cette initiative a eu lieu au siège de l’Union Progressiste le Renouveau à Cotonou, où une délégation du Cadre de concertation a rencontré ce parti politique de la majorité présidentielle. Cette réunion fait suite à une demande officielle du parti Les Démocrates, formulée le 19 novembre 2024, visant à échanger sur l’audit du fichier électoral.
*L’Up-R en désaccord avec Talon ?*
Fait notable, l’Union Progressiste le Renouveau, grand parti de la mouvance présidentielle, adopte une position contraire à celle du président Patrice Talon, favorable à un audit du fichier électoral. À l’issue de la rencontre, l’Union Progressiste, dirigée par Joseph Djogbénou, a publié un communiqué rejetant fermement l’idée de s’associer à cette démarche initiée par l’opposition.
Le parti juge cette initiative fondée sur une défiance injustifiée envers le système électoral en place, qu’il soutient depuis son adoption. Il estime que se joindre à cet audit reviendrait à compromettre sa responsabilité politique et à donner du crédit à des accusations qu’il considère infondées.
*Une demande juridiquement obsolète*
Dans son communiqué, l’Union Progressiste le Renouveau rappelle que la notion de “fichier électoral” n’a plus de fondement légal dans le cadre juridique béninois. Le dispositif actuel repose sur la Liste électorale informatisée (LEI), issue du Registre national d’identification des personnes (RNIP), conformément aux lois en vigueur. Le parti estime donc que cette demande d’audit est non seulement anachronique, mais aussi en décalage avec les réalités administratives et légales du pays.
*Rejet d’un comité politique d’encadrement*
Le parti a également rejeté la proposition de création d’un Comité Politique d’Encadrement (CPE), qui, selon lui, serait une ingérence dans la gestion de la LEI. Il rappelle que cette responsabilité incombe à l’Agence nationale d’identification des personnes (ANIP), un organe technique dont les activités sont déjà encadrées par des dispositions légales précises.
*Une ouverture mesurée*
Malgré ses réserves, l’Union Progressiste le Renouveau réaffirme son engagement à collaborer dans le cadre légal établi, comme ce fut le cas lors des élections législatives de 2023. Le parti reste ouvert à toutes initiatives visant à renforcer la fiabilité de la liste électorale pour garantir des élections transparentes et crédibles en 2026.
En affichant cette position, l’Union Progressiste le Renouveau montre qu’elle n’hésite pas à tenir tête au chef de l’État, en défendant sa vision de la stabilité institutionnelle et électorale au Bénin.
Anselme ORICHA