De mon observatoire : Ulrich Vital Ahotondji, prends ton “gboh” !

Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les Médias, mandature 2023-2026, le compte à rebours a commencé. Et, le moins qu’on puisse dire, à pratiquement un (1) an de l’accostage du navire battant pavillon Bénin dont le capitaine et commandant de l’équipage est Ulrich Vital Ahotondji, les signaux sont très rassurants. En tout cas,, jusqu’à cette dernière ligne droite amorcée, les fruits visibles et palpables semblent bien tenir la promesse des fleurs.
En effet, il nous souviendra que les 13 conseillers de la 9ème mandature avaient pris en main les clés d’un tribunal des pairs dans l’abîme, sans moyen, endetté avec une image sérieusement ternie. “Nous avons hérité d’un Observatoire rachitique, esseulé de la scène médiatique”, avait d’ailleurs diagnostiqué le nouveau président dans son discours d’investiture, le 3 mai 2023. Dans un tel contexte, où tout était au rouge, il est fort à parier que beaucoup n’auraient pas vendu cher la peau de Ulrich Vital Ahotondji quand, face à l’immensité des défis à relever, il prenait l’engagement, dans un optimisme doublé d’une sérénité inouïe, de prendre son bâton de pèlerin pour parcourir monts et vallées aux fins de rassurer, d’une part, les confrères des autres départements que l’Observatoire est bien national et non départemental, et d’autre part faire briller sur l’Odem la lumière : la lumière de l’excellence et de la qualité, deux mots clés de son mandat.
Encore qu’avant qu’il ne se révèle au grand public, par son élection à la présidence de l’Observatoire, au risque de me tromper, Ulrich Vital Ahotondji n’était pas autant connu. Dans le landerneau médiatique, il est un professionnel chevronné, certifié ; un patron exemplaire mais très discret, humble et affable. Il n’est ni dans le sensationnel, ni dans le bling-bling.
Aujourd’hui, fort de sa vision et son leadership affirmés, la visibilité, la crédibilité et la notoriété de l’institution d’autoregulation, sur lesquelles il entendait travailler, sont indéniablement en train d’être restaurées. De façon concrète, deux ans après son installation, l’Odem 9ème mandature, a obtenu, dans une approche participative, des résultats probants. Tournée nationale des Journées éthiques et déontologiques (Jed), une première dans l’histoire des médias au Bénin ; instauration du prix de l’excellence Jérôme Carlos dans les médias ; sensibilisations au respect de la déontologie et de l’éthique dans le traitement de l’information ; plusieurs auditions suivies de décisions de condamnation ; repositionnement de l’Odem à travers des audiences auprès d’autres institutions ; confiance des partenaires tels que l’Union européenne, We world ; actualisation du Code de déontologie et d’éthique des médias (Cdem), qui devient plus inclusif et adapté aux évolutions technologiques. Le document, qui prend en compte les nouveaux médias, des aspects liés à l’équité, au genre, au respect de la dignité humaine et à l’équilibre social passe de 26 a 33 articles dont 25 devoirs, 8 droits avec un glossaire en introduction et 12 directives en conclusion.
Autant de points positifs à l’actif de la mandature Ahotondji. Bravo Ulrich Vital Ahotondji, prends ton ” gboh” ! En signe de salutation marquant le respect et l’admiration pour ce tout ce qui se fait, qu’il me soit permis d’emprunter ce langage nouchi de milieux populeux ivoiriens. Ainsi, dans un face-à- face, il ne reste donc qu’à croiser et cogner légèrement nos poings formés, président Ahotondji.
De toutes les façons, cette renaissance entamée de l’Odem ne me surprend guère. J’y avais cru et misé fortement sur le cheval dès que j’avais eu vent de sa candidature suite à l’appel à candidature alors lancé pour renouveler les membres de l’Observatoire. La preuve que s’il y a les hommes qu’il faut à la place qu’il faut notamment de bonnes locomotives, la profession s’en porterait beaucoup mieux. Et ce ne sont pas les spécimens qui manquent. Il suffira simplement, même dans les arrangements ou compromis, d’en faire une exigence morale en hommage à feu Jérôme Adjakou Badou, premier président de notre Odem commun. Au lieu des genoux, œuvrer à ce que ça soit les têtes qui portent le couvre-chef. En d’autres termes, que ça soit les chiens qui aillent à la chasse en lieu et place des chats.
“Creusez, fouillez, bêchez…”, ainsi parlait Jean de La Fontaine.
Jacques BOCO