Arrestation de “Frère Hounvi” : Yacoubou Malèhossou parle de la “volonté de Dieu”
L’actualité béninoise est marquée depuis quelques jours par l’arrestation du célèbre chroniqueur politique Steve Amoussou, alias “Frère Hounvi”. Connu pour ses chroniques très acerbes contre le régime de la rupture, ce dernier a été interpellé à Lomé dans la nuit du lundi 12 août 2024. Depuis le mardi 13 août, il est détenu dans les locaux de la Brigade Économique et Financière (BEF). Cette arrestation a suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux, certains dénonçant une atteinte à la liberté d’expression, tandis que d’autres saluent le professionnalisme des agents de renseignements. El Hadj Yacoubou Malèhossou, ancien député à l’Assemblée nationale du Bénin, s’est également exprimé sur cette actualité lors d’une interview exclusive accordée à la rédaction de la web télévision “Guérite TV Monde”. Pour lui, l’arrestation de “Frère Hounvi” relève de la “volonté de Dieu”, une intervention divine pour que justice soit rendue. Il estime qu’être opposant à un régime ne justifie en aucun cas le recours à l’injure à l’encontre des autorités.
Voici un extrait de ses propos :
“En ce qui concerne l’arrestation de notre patriote Hounvi, c’est la volonté de Dieu. C’est la volonté de Dieu parce que depuis 2017, il a quitté ce pays et a commencé à injurier le chef de l’État et les membres de son gouvernement. Je dis que c’est la volonté de Dieu parce qu’il aurait dû être arrêté depuis longtemps, mais Dieu a voulu que cela se passe maintenant. Et cela va nous apprendre à parler. Dieu a été clair dans le Coran, sourate 4, verset 59 : Ô les croyants, obéissez aux prophètes, obéissez à vos parents. Obéissez à ceux d’entre vous à qui j’ai donné le pouvoir. Qu’est-ce que cela veut dire ? Obéir veut dire respecter. Dieu n’a pas parlé de Lui, hein, Il a parlé des parents, des prophètes et de celui à qui Il a donné le pouvoir. C’est Dieu qui donne le pouvoir, et si vous refusez d’obéir à celui-là, vous allez rencontrer tous les problèmes de cette vie. Ceux qui sont en train d’insulter le chef de l’État, c’est comme s’ils insultent le Seigneur. Il faut que cela soit clair, il n’est pas Dieu, mais c’est Dieu Lui-même qui a dit ça. Un président de la République n’est pas Dieu, mais Dieu lui a donné le pouvoir, et si vous refusez de respecter celui-là, ah, vous aurez chaud. Je vais vous donner mon exemple : j’ai été député, j’ai fait deux mandats. Durant ces deux mandats, j’ai été opposant, mais je n’ai jamais insulté les ministres, je n’ai jamais insulté le chef de l’État. Pourtant, les lois que nous avons l’habitude de voter, ces lois-là, si mon parti décide de les rejeter, je fais le rejet comme tout le monde. Je n’ai jamais agi à l’encontre des instructions de mon parti à l’Assemblée. Tout le monde me soupçonnait en 2011, lorsque le président Yayi avait besoin de vingt députés pour pouvoir contrôler la CENA. À ce moment-là, nous, les députés de l’opposition, étions 42, et les autres, 41, donc Yayi avait besoin d’un député. Je vous le dis, il a tout fait pour me débaucher, mais j’ai refusé. Pourtant, je n’étais pas avec lui, je ne l’ai jamais insulté. Il m’a fait appel, “Malèhossou, viens me sauver”. J’ai refusé parce que je suis dans un parti et que le parti ne peut pas le soutenir. Pourquoi moi, j’accepterais d’être débauché ? Pourtant, il y a un député qui a accepté et qui a été débauché. Quand on nous dit d’obéir à un pouvoir, cela ne veut pas dire que tu vas trahir ton parti. Moi, je n’ai jamais trahi la RB ni l’Union fait la Nation. Cependant, je n’ai jamais insulté. Cela veut dire que M. Hounvi l’a cherché. C’est clair, il l’a voulu. C’est ce qu’il a voulu, il voulait aller en prison, c’est lui-même qui l’a demandé. Parce que ce que cet homme raconte, je me demande : est-ce un homme ? Quel courage ! Quel courage ! Donc, c’est quelqu’un à qui je peux dire que Dieu a donné le courage, mais ce courage-là, on nous interdit de le mesurer envers les responsables, les autorités. Mon dernier mot, que justice soit faite”.
Transcription : Anselme ORICHA