Après Dr Bertin Lokossou et Joël Bossikponon : Le dossier Adambi risque d’emporter un ministre conseiller

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La gestion des crises internes est souvent un test de solidité pour les formations politiques. Dans le cas du Bloc Républicain (BR), dirigé par le ministre d’État, Abdoulaye Bio Tchané, les récents événements traduisent une volonté claire de maintenir l’unité et de protéger les valeurs du parti. Cependant, les sanctions infligées à Samou Séïdou Adambi, Docteur Bertin Lokossou et Joël Bossikponon pourraient marquer le début d’une série d’épurations internes, aux implications stratégiques et politiques profondes.

Un système partisan sous pression

La mise en place de structures parallèles pour servir un potentiel candidat à la présidentielle de 2026 est au cœur des accusations. Ces initiatives révèlent une lutte d’influence au sein du Bloc Républicain. Bien que le parti reste officiellement attaché à la réforme du système partisan voulue par le président Patrice Talon, l’émergence de ces réseaux souterrains montre que certains militants, voire des figures influentes, s’éloignent de la ligne officielle, allant jusqu’à fragiliser l’organisation interne.

Un dossier à ramifications politiques

Si le cas de Samou Séïdou Adambi a déjà fait grand bruit, les récentes sanctions contre Bertin Lokossou et Joël Bossikponon ne seraient que la partie émergée de l’iceberg. Selon des sources crédibles, un des nouveaux ministres conseillers de la République pourrait également être éclaboussé par ce dossier. L’implication de cette personnalité dans la mise en place de cellules de base destinées à soutenir un potentiel candidat met en lumière un réseau bien structuré, mais aussi un défi politique majeur pour le Bureau Exécutif National du BR.

Cette situation pose une question importante : la direction du Bloc Républicain est-elle en mesure de contenir ces tensions internes sans risquer de nouvelles défections ou scissions ? En sanctionnant des cadres influents, le ministre d’État, Abdoulaye Bio Tchané ne prend-il pas le risque de renforcer les frustrations chez certains membres, qui pourraient être tentés de se repositionner sur l’échiquier politique national, voire de rallier des partis concurrents ?

La ligne de conduite du Bloc Républicain

Face à ces défis, la stratégie du président du BR semble être celle d’une fermeté sans faille. En renforçant l’autorité des structures officielles et en réprimant toute tentative de dissidence, Abdoulaye Bio Tchané entend réaffirmer son leadership et son attachement aux réformes structurelles initiées sous l’ère Talon. Cependant, cette approche comporte des risques : des personnalités écartées pourraient se poser en alternatives crédibles pour une partie de l’électorat et chercher à mobiliser autour d’elles des militants frustrés.

Une vigilance renforcée en vue de 2026

À l’approche des échéances électorales de 2026, ces luttes internes pourraient influencer la dynamique politique nationale. Si le Bloc Républicain parvient à contenir cette crise et à renforcer son unité, il pourrait s’imposer comme un acteur clé des élections à venir. Dans le cas contraire, le risque d’éclatement pourrait affaiblir le parti et contribuer à redistribuer les cartes dans le paysage politique béninois.

Le président Abdoulaye Bio Tchané et son équipe sont désormais face à une tâche délicate : préserver la cohésion du parti tout en gérant des tensions internes susceptibles de fragiliser l’équilibre politique au sein du système partisan. L’issue de cette crise interne pourrait bien redéfinir les rapports de forces en vue des élections présidentielles de 2026.

La rédaction