Fin de mandat présidentiel au Bénin : Talon, entre laisser le peuple dans un “regret” ou écouter certains confusionnistes

0
193

Depuis quelques années, sous le pouvoir de la Rupture du président Patrice Talon, la consultation annuelle du Fâ (oracle/art divinatoire) lors de la fête nationale du vodun, suscite assez de polémiques quant aux interprétations qui s’en suivent. Le signe qui va gouverner le Bénin en 2025 n’échappe visiblement pas à la règle.

En effet, selon le Tofâ de cette année, consulté vendredi 10 janvier à Ouidah, en présence du chef de l’Etat, c’est le “Fu Gbidi Yèku” qui est sorti. L’un des meilleurs signes qui existent parmi les 256 du Fâ, à en croire les dignitaires. Si les sacrifices sont faits convenablement, il serait porteur de la protection, de l’invincibilité, de la prospérité pour le pays et postule qu’aucune menace ne peut ébranler l’intrépide positionné au seuil de la demeure paternelle. Il n’en fallait pas plus pour qu’en langage plus facile, certaines sirènes confusionnistes, suivant leur interprétation, arguent que le Fâ voit le président Patrice Talon comme celui qu’il faut pour le Bénin, même au-delà de la limite de ses deux mandats constitutionnels en 2026. Si le peuple faisait autre option, il va le regretter toute la vie. Une interprétation que d’aucuns estiment politique, provoquant depuis dimanche une vague d’indignations dans l’opinion. Dans le même temps, il y a eu une interprétation autre que celle-là. En effet, une autre chapelle affirme que toute la vérité n’est pas dite dans l’interprétation et fait savoir que le Fâ révèle plutôt que c’est le combat pour le pouvoir qui est ainsi lancé, mettant en garde l’intrépide qui est devant la maison contre le non respect des lois de la nature.

Pourtant Patrice Talon avait tranché

Même si les adeptes d’un troisième mandat, se cachant derrière l’interprétation d’un signe du Fâ, déclarent ne pas être dans une apologie, oublient-ils que la Constitution a réglé l’équation en limitant le mandat présidentiel à deux. Aussi, le chef de l’État Patrice Talon, ainsi que le porte-parole du gouvernement Wilfried Léandre Houngbédji, à plusieurs occasions avaient juré et martelé qu’il ne sera pas question de franchir le rubicond. La Rupture après modification de la loi fondamentale y a même inscrit que “Nul ne peut faire plus de deux mandats DE SA VIE”. Depuis que la “bombe” a été lâchée, des voix s’élèvent pour faire savoir à ces confusionnistes que le Bénin est une République laïque et non un royaume.

Entre se laisser “regretter” par le peuple et écouter certains confusionnistes politiques, il semble que Patrice Talon ait déjà tranché, et ce irréversiblement.

Chamss-Deen BADAROU