Présidentielle de 2026 : Le départ de Talon et sa succession en question

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Depuis son arrivée au pouvoir en 2016, Patrice Talon a marqué la vie politique béninoise de son empreinte. Homme d’affaires devenu chef d’État, il a su imposer son style de gouvernance à la tête du pays, suscitant admiration mais aussi des critiques. À quelques mois de la fin de son second mandat, la question légitime qui continue de hanter certains esprits : le président tiendra-t-il sa promesse de quitter le pouvoir en 2026, conformément aux dispositions de la Constitution béninoise ?

À cette interrogation, Patrice Talon a répondu à maintes reprises, avec clarté et assurance qu’il partira au terme de ses deux mandats constitutionnels en 2026 . Si la révision de la Constitution voulue, début 2024 avait prospéré, il était même prêt à quitter le pouvoir quelques mois plus tôt sans oublier que lors de plusieurs discours publics, il a réaffirmé son engagement à respecter la loi fondamentale qui stipule dans l’une de ses dispositions que nul ne peut faire plus de deux mandats de sa vie. « Le pouvoir, c’est un sacerdoce, pas un métier à vie », a-t-il déclaré. Une posture qui, dans un contexte africain souvent marqué par des prolongations de mandats controversées, mérite d’être saluée.

Une promesse à honorer

L’histoire récente du Bénin a démontré que la démocratie peut être fragile. La tentation de s’accrocher au pouvoir a souvent poussé certains dirigeants africains à modifier les règles en cours de mandat. Mais Patrice Talon semble se démarquer de cette catégorie. Son discours répété sur l’alternance au sommet de l’État en 2026 en sont les preuves. Cependant, malgré ces mots d’assurance, des doutes persistent dans l’opinion. Certains redoutent un scénario de dernière minute, comme il a pu se produire dans d’autres pays, où des modifications constitutionnelles ou des artifices politiques ont permis à des dirigeants de prolonger leur pouvoir.

Une transition à préparer

Le départ de Patrice Talon en 2026 marquera un autre tournant pour le Bénin. Le chef de l’État a souvent évoqué son ambition de « poser les bases d’un État moderne ». Cela passera aussi par une transition démocratique apaisée et exemplaire. Les prochains mois seront donc déterminants pour préparer cette succession, puisque du côté de la majorité présidentielle, on veut s’assurer que les acquis des deux mandats seront pérennisés. Le défi réside désormais dans la gestion de l’après-Talon. Qui, dans la peau du successeur et du rassembleur saura mieux convaincre les électeurs en 2026 ? Certainement qu’à six mois de l’échéance électorale, période idéale selon Patrice Talon pour ouvrir la foire à la compétition, le peuple en saura davantage.

La stabilité du pays

Une alternance au pouvoir à la suite de l’ere Patrice Talon, c’est aussi penser à la stabilité du pays surtout dans un environnement régional turbulent. Cette alternance, si elle est tenue, renforcera l’image du Bénin comme un modèle de démocratie en Afrique de l’Ouest après les phases réussies de 1991, 1996. 2006 et 2016. Mais elle sera aussi un test pour l’ensemble de la classe politique béninoise. Saura-t-elle se surpasser et respecter l’esprit de la démocratie qui privilégie l’intérêt du peuple ?

La rédaction