Commune d’Adjarra : Les six arrondissements végètent dans l’insalubrité

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Dans la commune d’Adjarra, située à quelques kilomètres de la ville capitale, toutes les structures étatiques semblent dépérir dans un état de délaissement complet. Une visite sur place révèle l’ampleur des difficultés quotidiennes des riverains. À Aglogbè, l’un des six arrondissements de la commune, les hautes herbes envahissent les bureaux d’arrondissement, pourtant des lieux fréquentés par les habitants. Les centres de santé, les bureaux d’arrondissement, et même les écoles ne font pas exception : la végétation y prolifère de façon inquiétante.

François Houguè, rencontré sur place, témoigne : “Nous avons à maintes reprises dénoncé cette situation auprès des autorités locales. Nous sommes conscients que nos infrastructures publiques sont envahies par les hautes herbes, mais nos appels restent sans suite favorable”, déplore-t-il. Il cite l’exemple du centre de santé où les herbes atteignent une telle hauteur que les malades sont perturbés la nuit par les cris d’oiseaux nocturnes, comme les hiboux. Au bureau d’arrondissement, le même constat s’impose, ajoute-t-il.

La situation est similaire dans les autres arrondissements d’Adjarra, notamment Malahoui, Adjarra 1, Adjarra 2, Honvié, et Mèdédjonou, où la nature semble reprendre ses droits au détriment des infrastructures publiques. “L’insalubrité dans notre localité dépasse l’entendement des habitants. Cela dévalorise notre arrondissement”, confie un autre habitant, en précisant qu’en plus des herbes, l’obscurité règne aussi la nuit. L’absence d’éclairage rend dangereuses certaines rues, comme celle située derrière le centre de santé et le bureau d’arrondissement, que personne n’ose emprunter une fois la nuit tombée.

Malgré leurs protestations, certains habitants tentent de prendre l’initiative de nettoyer ces lieux. “Si les autorités de notre commune nous apportaient leur soutien, nous pourrions maintenir ces espaces propres”, poursuit-il. L’insécurité engendrée par cette insalubrité et l’abandon progressif des structures publiques amplifient le sentiment de psychose chez les habitants, qui en appellent de nouveau aux autorités.

Face aux nombreuses réalisations du Programme d’Actions du Gouvernement (PAG) du président Patrice Talon dont la commune d’Adjarra a bénéficié, une question demeure : pendant combien de temps cette commune continuera-t-elle à marcher à reculons ? Peut-elle réellement préserver les acquis de la Rupture ? La Secrétaire Exécutive Farida Boukary Orou a-t-elle montré ses limites ?

Faosiya SEFOU