Prétendu incident diplomatique après le rapt de Steve Amoussou : Aucune accusation officielle de Lomé !

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Depuis l’arrestation du Béninois Steve Amoussou, alias frère Hounvi, sur le sol togolais le 12 août 2024, une vague d’indignation s’est rapidement propagée, faisant état d’un potentiel incident diplomatique entre le Togo et le Bénin. L’affaire, initialement perçue comme un simple enlèvement ou un kidnapping, a pris une tournure bien plus complexe, suscitant de vives réactions et des interrogations sur la responsabilité des deux États dans cette opération.

*Le silence du gouvernement béninois*

Pendant près de trois semaines, le gouvernement béninois, en vacances jusqu’au 1er septembre 2024, est resté silencieux sur la question. Cette absence de réaction officielle a alimenté les spéculations, certains observateurs allant jusqu’à accuser le pouvoir de Cotonou d’être à l’origine du rapt. Toutefois, aucune preuve tangible n’a été apportée pour soutenir ces allégations.

*La réaction du parquet de Lomé*

C’est finalement le Procureur de Lomé qui a fait la lumière sur les événements. Dans un communiqué, il a précisé que l’enquête, menée suite à l’opération sur le territoire togolais, a révélé l’implication de plusieurs citoyens béninois dans l’enlèvement présumé de Steve Amoussou. Ces derniers font désormais l’objet de mandats d’arrêt émis par la justice togolaise.

*La réponse de la justice béninoise*

En réponse aux révélations du Parquet de Lomé, la justice béninoise, à travers la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET), a procédé à la comparution des prévenus. Après de longues heures d’audience, la CRIET a condamné les personnes mises en cause, tout en s’abstenant de pointer directement l’État béninois dans cette affaire.

*Un incident diplomatique ?*

Bien que la justice togolaise n’ait pas officiellement accusé l’État béninois, certains analystes continuent de voir dans cette affaire un potentiel incident diplomatique. Selon eux, l’implication présumée de citoyens béninois dans une opération menée sur le sol togolais pourrait tendre les relations entre les deux pays, même si aucune preuve ne permet pour l’heure de confirmer ces craintes.

*En attente d’un dénouement*

L’affaire reste pendante devant les juridictions des deux pays, et il est encore trop tôt de tirer des conclusions définitives. En attendant, les observateurs scrutent avec attention les moindres développements, espérant qu’un dénouement diplomatique soit trouvé avant que la situation ne dégénère.

Cette affaire, complexe et aux multiples facettes, pourrait bien devenir un test pour les relations bilatérales entre le Bénin et le Togo. Dans l’immédiat, tout repose sur la capacité des deux États à gérer ce dossier avec diplomatie et discernement, afin d’éviter une escalade aux conséquences imprévisibles.

Chamss-Deen BADAROU