Réplique de l’ex-député de Parakou à Philippe Houndègnon : Gbadamassi reçoit le soutien des populations

0
833

Certains habitants de Parakou se sont exprimés sur la réforme concernant la fusion de la police nationale et de la gendarmerie. Cette réaction fait suite aux déclarations médiatiques de l’ex-directeur général de la police nationale, Louis-Philippe Houndégnon, et de l’ex-député Rachidi Gbadamassi. Les deux personnalités ont exprimé des avis diamétralement opposés sur le bilan de cette réforme à mi-parcours.

En effet, lors d’un entretien télévisé accordé à Reporter Médias Monde, l’ex-directeur général de la police nationale, Louis-Philippe Houndegnon, a critiqué la réforme qui a abouti à la création de la police républicaine. Selon lui, bien que cette réforme ait été souhaitée par beaucoup et donc jugée bénéfique, elle n’a pas répondu aux attentes des acteurs concernés. “La réforme de la police républicaine, fondée sur la fusion de la police et de la gendarmerie, est un échec cuisant,” a-t-il déclaré. L’ex-fonctionnaire de police a souligné des incohérences dans plusieurs aspects de la réforme.

Ces critiques ont été réfutées d’un revers de main par l’ancien député à l’Assemblée nationale, Rachidi Gbadamassi. Selon cet ancien président de la commission de la défense et de la sécurité de l’Assemblée nationale lors de la huitième législature, les résultats de la réforme sont plutôt positifs. Selon lui, la fusion de la police et de la gendarmerie visait principalement à mettre fin aux rivalités et conflits de compétences entre les forces, ainsi qu’à mutualiser les moyens et les expériences pour mieux faire face aux menaces sécuritaires. Il a ajouté que “le commun des Béninois constate avec satisfaction que cette réforme a porté ses fruits, avec une occupation plus complète du territoire national par les unités et une augmentation des actions, pour le plus grand bonheur des populations,” a déclaré Rachidi Gbadamassi.

À travers un micro-trottoir réalisé par notre équipe de rédaction, plusieurs citoyens de Parakou ont exprimé leurs opinions sur les positions des deux personnalités concernant la réforme de la fusion police-gendarmerie.

• Déo-Gratias Chabi

“Je vais déjà embrasser le point de vue de M. Rachidi Gbadamassi, car je pense qu’aujourd’hui, les forces de l’ordre sont beaucoup plus présentes dans les communautés, si vous me permettez de le dire ainsi. On constate leur présence partout dans les quartiers ; partout où l’on passe, on les voit, et je pense que cela contribue à la protection des citoyens du pays. Depuis que cette réforme a été mise en place, on a constaté une diminution du taux des braquages et des cybercrimes. Nous avons observé beaucoup d’actions des forces de l’ordre qui contribuent à la protection de notre pays.”

• Victorien Biaou

“Je pense que Monsieur Gbadamassi est mieux placé pour parler de cette situation. Déjà, il faut dire qu’il n’y avait pas vraiment de bases de la gendarmerie dans presque toutes les villes. Mais avec la fusion de la police et de la gendarmerie, qui est maintenant la police républicaine, il y a une présence partout sur le territoire national, et la présence des policiers est constante. Voilà. Pour moi, je pense que Monsieur Gbadamassi a raison, car pour contrer efficacement les malfrats et assurer la sécurité, il faut qu’il y ait une présence ponctuelle des policiers au niveau national. Même s’il est sage, il peut aussi se perdre dans ses idées et, paraît-il, qu’il a été mis à la retraite, donc il peut déjà avoir ce feu en lui qui brûle et qu’il veut dénoncer quelque chose.”

• Moïse Obatundé Olou

“Selon moi, entre les deux, je pense que l’ancien directeur de la police nationale a pratiquement raison. En tant qu’ancien de la maison, il sait très bien ce qui se passe là-bas et il est bien placé pour nous parler des réalités de leur milieu. Il a raison, car les policiers aujourd’hui ne doivent pas seulement se contenter d’arrêter des gens pour des casques, il faut aussi patrouiller la nuit dans les zones reculées et voir ce qui se passe dans la ville. Le banditisme continue : on arrache des motos, on braque des lieux, et la police n’est jamais là pour intervenir.”

• Espéra Adagbè

“Honnêtement, pour être franche, je soutiens d’abord les propos de M. Rachidi Gbadamassi, car il défend les membres du pouvoir judiciaire du pays, ainsi que les principes de la loi. En d’autres termes, ce qu’il dit est vrai, parce qu’il ne défend pas uniquement ses intérêts personnels mais une cause commune. Ce que nous voyons sur le terrain aujourd’hui, c’est que la police nationale, notamment les patrouilles, est présente un peu partout, même dans les quartiers isolés. On constate la présence des policiers partout.”

• Blaise Chabi

“La police et la gendarmerie ont fusionné pour former la police républicaine. Bien que cela aurait dû rendre la population contente en créant une police communautaire, plus proche des citoyens, ce n’est pas le cas. Aujourd’hui, quand la population voit les policiers, elle est mécontente car ce que nous vivons sur le terrain avec ces policiers n’apporte pas de joie.”

• Rémi Yakpetchou

“Si c’est moi, alors c’est vrai ce que M. Rachidi Gbadamassi a dit. C’est vrai que nous, la population, sommes contents de lui parce qu’il y avait beaucoup de braquages avant, mais aujourd’hui, nous sommes en paix.”

Anselme ORICHA