Opinion : Edmond Ayindé : “Le travail et l’éthique”

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Le travail et l’éthique sont les seuls outils qui nous conduisent vers le développement véritable. Nous devons les ériger en principe premier si nous voulons sortir nos pays de l’ornière. Il nous faut nous rappeler les mots assez forts que les auteurs de nos hymnes nationaux y ont glissé pour nous inviter à la droiture et au service. Ce sont des mots que nous répétons machinalement à des instants solennels. Dans les moments d’interrogation ou de doute, il faut les méditer profondément, les murmurer du fond du cœur et leur obéir. Nous sommes habitués à entonner l’hymne national partout en Afrique quand nous sommes à la croisée des chemins, à la fin d’une réunion très houleuse qui se solde, in fine, par un consensus. Mais pour beaucoup d’entre nous, ça parait banal, symbolique et on peut ainsi continuer à marcher sur le faible. Les mots dont je parle sont similaires partout en Afrique. Je prendrai une brochette parmi tant d’hymnes…

– Niger: Debout ! Niger ! Debout ! Que notre œuvre féconde, rajeunisse le coeur de ce vieux continent !

– Côte d’Ivoire : Fiers Ivoiriens, le pays nous appelle.

– Togo : Togo debout luttons sans défaillance, vainquons ou mourons, mais dans la dignité !

– Burkina Faso: La Patrie ou la mort, nous vaincrons !

– RDC: Debout Congolais, unis par le sort, unis dans l’effort pour l’indépendance…!

– Sénégal : Oh! Sénégalais, debout !

– Bénin: Enfant du Bénin, debout. La liberté d’un cri sonore…

Tous ces extraits d’hymnes invitent à l’action, au travail !

Africains, debout… debout pour le travail et l’éthique avant qu’il ne soit trop tard.

Rappelons-nous, devant chaque choix, chaque acte que nous voulons poser ce que nous causons comme tort à nos autres concitoyens. J’ai du plaisir à citer le professeur Keba MBAYE, ce Juge qui invitait les Sénégalais à se rappeler, en pareilles circonstances, la pensée d’Emmanuel Kant : “Demandons nous chaque fois que nous avons tendance à avoir un comportement non éthique ce que serait la vie si chacun faisait comme nous. Demandons nous ce que serait une société de délateurs, de profiteurs, de voleurs, de corrupteurs, de corrompus, d’indisciplinés, d’insoucients, de fraudeurs…, la liste est longue mais la réponse est unique. Ce serait une société vouée à l’échec et peut-être à la déchéance morale et intellectuelle. Alors, évitons de tels comportements”, soulignait-il dans sa communication sur l’éthique. La citation est certes longue, mais elle contient des mots qui me permettent d’exprimer mon idée.

L’éthique et le travail sont des mots un peu galvaudés. De nos jours, c’est l’argent ou rien. Les honneurs ! On veut s’enrichir rapidement en foulant au pied les règles d’éthique. Je vais finir pour dire : les Marocains nous donnent tous les jours l’exemple. Ils avancent vers le développement à grands pas. Pour la simple raison qu’ils ont créé une instance éthique et Réconciliation. Quand on leur parle de la situation de leur pays, ils parlent d’éducation, de santé, de salubrité, d’ordre et de discipline. L’ essentiel de leur discours est éthique, travail et développement. Quand on interroge un Béninois, un Togolais, un Sénégalais ou un Ivoirien sur la situation de leur pays, faites-en l’expérience. Ils vous parleront de remaniement ministériel, de querelles politiques ou bien d’emprisonnement des opposants politiques. Si le débat était sur l’éthique et le développement, ce n’était pas la réponse.

Jeunesse africaine, commence par adopter l’éthique comme règle obligatoire de comportement. Cela peut paraître utopique pour ceux d’entre nous dont la spécialité est la combine et la magouille. Ces deux mots, je veux bien les définir.

Combine : moyen habile et peu scrupuleux pour parvenir à ses fins

Magouille : manœuvres plus ou moins malhonnêtes pour arriver à ses fins.

Que ceux qui détiennent une parcelle de pouvoir et en abusent ou qui se sont enrichis en foulant au pied les règles d’éthique se le disent bien : ils n’inspirent aucun respect aux autres Africains. Tout semble être lié au pouvoir et à l’argent, et on court vers sans mesure. C’est triste ! Les paramètres éthiques qui devraient nous guider sont complètement déréglés.

“Le pouvoir est fait pour servir. Il est passager. L’argent sert à satisfaire les besoins. Au-delà, il est inutile.”, fait savoir le Juge Keba MBAYE.

Le respect de soi et des autres est un bien éternel et précieux. Dieu même le prend en compte dans le jugement qu’il portera sur nous.

Jeunesse africaine, debout ! Regarde ton drapeau, écoute ton hymne, concentre-toi et médite. Agis à restaurer les paramètres éthiques déréglés, et enfin travaille !

Une réflexion de 4h du matin

Bonne méditation

Edmond AYINDE