Consommation de substances psychoactives en milieu scolaire : Le Prof Aurel Constant Allabi alerte
Les travaux initiés par le Professeur Aurel Constant ALLABI, directeur du laboratoire national des stupéfiants, ont porté de bons fruits à travers la thèse soutenue ce 14 avril 2023 à l’Université d’Abomey-Calavi. Maintenant et sans ambages, on peut dire qu’au Bénin, des substances psychoactives sont consommées par des élèves régulièrement inscrits dans des collèges et lycées de Cotonou et Parakou. Alcool, tabac, chanvre indien, tramadol, chicha et même la drogue sont les substances ingurgitées par des apprenants. Devant un jury pluridisciplinaire élargi à l’international, l’impétrant Assad Bio SYA a exposé en présentiel et en ligne les résultats des recherches effectuées sur un échantillon de 627 élèves d’une part et 157 patients psychiatriques d’autre part. Dans sa présentation, le candidat au grade de docteur a expliqué que ‘’la consommation de ces substances débute généralement pendant l’ adolescence. Les journées culturelles, les moments de fête, les festivals sont souvent des lieux d’initiation à cette pratique’’. Selon les résultats de cette étude, ‘’en milieu scolaire, la prévalence de l’autodéclaration de la consommation de substances psychoactives au cours de la vie était de 95,37 % (IC 95 % : 93,4 à 96,9) et au cours des trois derniers mois, elle était de 78,79 % (IC 95 % : 75,3 à 81,9). En milieu psychiatrique, la fréquence de consommation de SPA au cours de la vie était de 81,5% (IC à 95% : 0,746-0,873), tandis que celle au cours des trois derniers mois (consommation récente) était de 52,2% (IC à 95% : 0,441-0,603). L’alcool était la substance la plus consommée au cours des trois derniers mois dans les deux milieux (62,67% chez les élèves et 36,3% chez les patients). Vingt-deux (9,95%) élèves et quatre-vingt-douze (58,6%) patients avaient un résultat positif au dépistage urinaire. Chez les élèves, le K2 était la substance la plus détectée (3,62%), suivie du tramadol (1,81%), du THC (1,36%°) et les BZDs (1,36%). Chez les patients, la substance la plus détectée était le cannabis (35,7 %), suivi du tabac (30,6 %) et de l’alcool (21,7 %). Parmi les élèves qui ont consommé les SPA au cours de trois derniers mois, 2,27% présentaient un risque élevé de dépendance’’. Aux dires du directeur de cette thèse, le Professeur Aurel Constant ALLABI, ‘’ce travail a permis de constater que la consommation de certaines substances psychoactives est très élevée. Le chanvre indien, l’alcool, les amphétamines sont quelques produits dont la consommation est très élevée. Ainsi donc avec cette étude, nous avons un état des lieux de la consommation de ces substances en milieux scolaire et psychiatrique’’. Parents d’élèves, responsables d’établissements publics ou privés, décideurs, acteurs de la société civile doivent chacun s’approprier les résultats de cette thèse sortie du laboratoire national des stupéfiants dirigé par le Professeur Aurel Constant ALLABI, afin que chacun du côté où il se trouve s’engage à mener la lutte contre la consommation des substances psychoactives en milieu scolaire.
Charles Alban DAHOUI