Bénin/Après novembre 2020 : Quels prétextes trouver pour réviser à nouveau la Constitution ?
”Nous pourrions courageusement envisager de porter à la constitution, les retouches qui s’imposent”. Cet extrait du discours d’investiture du président de l’Assemblée nationale, le 13 avril 2023 révèle sans nul doute une intention de réviser la constitution que couve la Mouvance présidentielle.
Au lendemain des législatives du 8 janvier 2023 et bien avant l’installation de la 9 ème législature, la question aurait été abordée, et selon les coulisses il manquerait seulement un député à la majorité parlementaire pour réviser la loi fondamentale du Bénin. Encore !!!, pourrait s’exclamer le citoyen lambda qui se souvient que c’est seulement en novembre 2019, moins de quatre quatre ans, que la constitution du 11 Décembre 1990 a été révisé par la huitième législature. A l’époque, les prétextes avancés pour toucher nombre d’articles de la constitution étaient entre autres : la nécessité d’abolir la peine de mort au Bénin, la création de la cour des comptes et le renforcement du statut de la femme avec à la clé le relèvement du quota de représentativité. Ce n’était que la partie visible de l’iceberg puisqu’ à l’arrivée, plusieurs nouvelles dispositions ont été introduites dans le texte. Voilà qu’ aujourd’hui, Louis Vlavonou, membre fondateur et élu du parti Union Progressiste Le Renouveau vient agiter dans l’opinion l’idée d’une éventuelle retouche de la constitution. On peut donc à raison se demander quel (s) prétexte (s) trouveront cette fois-ci les députés pour opérer de façon consensuelle une nouvelle révision. Il est vrai que l’assurance est donné que les fondamentaux ne seront pas touchés, notamment l’option républicaine et démocratique, la limitation à 2 du nombre de mandats du président de la République. Cependant, si révision il doit y avoir, qui y a t-il à mettre encore dans la nouvelle mouture de la constitution béninoise qu’on avait pas pris la peine de modifier et qui doit nécessairement conduire le pays vers la terre promise ?
La révision précédente avait t-elle été faite à la hâte pour qu’en l’intervalle de quatre ans on projette encore de toucher au document sacré pour les Béninois? Pour l’heure, l’on retient qu’aucun projet ou proposition de loi portant révision de la constitution n’est encore entré dans les couloirs du Parlement. Les prochains mois nous édifieront.
Charles Alban DAHOUI