Gestion du pouvoir d’État : Le BR, parent pauvre

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Depuis la mise en route de la réforme du système partisan qui a conduit, vers fin 2018, à la création du Bloc Républicain et de l’Union Progressiste, devenu Union Progressiste Le Renouveau, le privilège de la gestion du pouvoir d’État est accordé aux membres et militants de ces deux formations politiques soutenant les actions de Patrice Talon. Seulement qu’après les législatives de 2019, que ça soit au gouvernement, dans le récent bureau du Parlement neuvième législature, et à d’autres postes importants de la République, le parti au cheval blanc cabré est lésé. Cette formation politique, la première de la Mouvance présidentielle à être créée et dirigée par le ministre d’État, Abdoulaye Bio Tchané n’a que la portion congrue.

La dernière nomination révélatrice de ce constat est la promotion au poste de Directrice de l’Institut parlementaire du Bénin (Ipab) de Sedami Medegan Fagla, ancienne députée et membre du parti siamois Union Progressiste Le Renouveau. En effet, à un moment où ils sont un certain nombre de députés aussi bien du BR que de l’UPR à échouer aux dernières législatives, c’est la parlementaire de l’UPR qui se trouve être la privilègiée du lot. Avec son “papa” Louis Vlavonou, membre du même parti, président de l’Assemblée nationale qui l’a promue, elle parvient ainsi à tirer son épingle du jeu, juste quelques semaines après son échec. Pendant que beaucoup de ses collègues du BR s’impatientent, la traversée du désert n’aura pas été du tout longue pour l’universitaire qui n’a fait qu’une seule législature (2019-2023).

Même si on brandira l’argument selon lequel le BR est traité en fonction de ses scores et performances aux élections, il n’en demeure pas moins qu’on peut rééquilibrer les choses pour que l’écart ne soit pas aussi grand, flagrant et que les soupçons selon lesquels l’UPR est le parti des premiers responsables du pays ne se confirment.

C’est pourtant le même BR qui, le premier a porté la candidature du chef de l’État pour le second mandat en cours ! Parlant de réajustement à opérer pour rééquilibrer les choses, tenez ! L’UPR ayant déjà dirigé la huitième législature avec Louis Vlavonou, la Mouvance et son chef, par sursaut et même logiquement ne pouvaient-ils pas concéder le perchoir, neuvième législature, au BR? C’est bien possible et à d’autres postes. Cela participerait, à notre avis, de la bonne ambiance au sein de la majorité autour du président Talon.

Chamss-Deen BADAROU