Supposée prolongation d’indemnités aux députés de la 8ème législature : Que cache Louis VLAVONOU ?
(Nadine Okoumassoun évoque les motifs de son recours)
Après le refus du président de l’Assemblée nationale de répondre favorablement à la requête du deuxième vice-président de l’institution quant aux supposées indemnités supplémentaires que les députés de la huitième législature se seraient octroyées, Nadine OKOUMASSOUN, militante du parti Les Démocrates a déposé un recours contre Louis Vlavonou. Reçue au téléphone par la rédaction de Guérite TV Monde, l’opposante donne les motifs de son recours déposé à la Cour constitutionnelle contre le président du Parlement.
Voici l’intégralité de son intervention
D’entrée, dites-nous les motifs de votre recours déposé à la Cour constitutionnelle ?
Nous avons appris le prolongement des primes et indemnités aux législateurs de la 8ᵉ législature en fin de mandat, ce qui n’est pas fondé. Nous l’avions appris par les rumeurs, mais nous ne pouvons pas en tenir compte pour faire de bonnes analyses. L’honorable Léon AHOSSI a saisi le président Louis VLAVONOU à l’Assemblée nationale pour avoir le document qui atteste le prolongement de ces indemnités. En réponse, le président VLAVONOU lui a dit qu’il ne pourra pas entrer en possession de ce document parce qu’il n’appartenait pas à la 8ᵉ législature. Alors que s’il l’a demandé, c’est pour comprendre le bien fondé de ce document qui n’existait pas. Et c’est de son rôle d’informer la population qui l’a élu. Il était de son devoir de chercher à comprendre pour donner des explications aux interrogations de la population béninoise.
Malheureusement, le président VLAVONOU a dit non qu’il ne pourra pas entrer en possession de ce document. Face à un tel refus, je me demande ce qu’il cache. Si le rôle de législateur est de contrôler l’action du gouvernement et qu’il n’est pas capable d’assurer le contrôle en son sein, comment pourra-t-il contrôler l’action du gouvernement ? Et si les législateurs devraient assurer la transparence des gestions de nos ressources, pourquoi un document de telle portée doit être interdit à un législateur ? Alors cela cache quelque chose. Comme l’honorable AHOSSI n’a pas eu gain de cause, moi en tant que citoyenne, je me suis dite qu’il est de ma responsabilité, de mon devoir de saisir la Cour constitutionnelle.
Qu’attendez-vous de la Cour ?
Je veux qu’on m’appelle, comme ça se fait pour tous les recours, et que le président Louis VLAVONOU soit également interpelé sur ce qui l’a motivé à opposer un tel refus à l’honorable Comlan Léon AHOSSI et qu’il sort le document parce qu’un document de telle portée doit être public. La gestion des sous de l’État engage tous les Béninois et c’est de notre droit d’avoir des informations sur comment on gère nos ressources.
C’est donc de son devoir de fournir ce document même s’il ne peut pas le montrer à tous les Béninois, au moins le présenter à celui qui le demande ou à un séminaire parlementaire pour que tous les législateurs prennent connaissance de ce document, juger de son bien fondé et qu’il nous informe en retour pour que nous n’ayons plus d’inquiétude.
Est-il peut-être légal ?
Qu’est-ce qu’on en sait ?
Si c’est bien fondé, qu’on nous donne des explications. Dans le cas contraire, qu’on annule tout simplement ce prolongement des indemnités.
Nadine OKOUMASSOUN, un mot pour conclure.
Mon attente reste tellement pertinente et je pense que j’ai joué mon rôle en tant que citoyenne. Le plus grand rôle revient à la Cour constitutionnelle qui, dans la logique des choses, ne devrait pas se déclarer incompétente ou juger le dossier caduc comme on l’a souvent entendu. C’est un document pertinent parce que ça engage les finances de l’État, ce sont les sous du contribuable et ce dossier ne devrait être traité à la légère. C’est de la responsabilité de la Cour constitutionnelle de se saisir elle-même de ce dossier pour comprendre ce qu’il en est.
Transcription : Latifath KOWENOU