9è Ag du Réseau des parlementaires africains pour l’évaluation du développement à Cotonou : Les participants font le point du chemin parcouru
Le Réseau des parlementaires africains pour l’évaluation du développement (APNODE) tient depuis ce mercredi 28 août 2024 à Azalaï Hôtel de Cotonou sa 9e Assemblée générale. C’est le Président de l’Assemblée nationale du Bénin, Louis Gbèhounou Vlavonou qui a procédé à l’ouverture des travaux de cette rencontre placée sous le thème, “Une décennie de renforcement des capacités des parlementaires africains pour mieux légiférer, mieux contrôler et mieux évaluer les politiques : réflexions, collaborations et perspectives “.
El-Hadj Affissou Anonrin (Coll)
Dans le discours d’ouverture qu’il a prononcé, le Président Louis Gbèhounou Vlavonou a mis l’accent sur le caractère particulier que revêt cette rencontre en ce sens qu’elle marque la célébration du 10e
anniversaire de l’APNODE avec en point de mire l’occasion de réfléchir sur le chemin parcouru, d’évaluer les réussites, mais également de
planifier l’avenir en vue de renforcer davantage l’impact de l’évaluation des politiques publiques
sur le développement de nos nations respectives.
Poursuivant ses propos, il a partagé avec l’assistance le parcours du Bénin dans ce mouvement continental vers une meilleure gouvernance par l’évaluation.
Du point de vue législatif, a souligné le Président du Parlement béninois, « le Bénin a adopté, après un processus largement participatif, les Études Nationales de Perspectives à long Terme, Bénin 2025 dont la vision est intitulée ainsi qu’il suit : “un pays phare, un pays bien gouverné, uni et de paix, à
économie prospère et compétitive, de rayonnement culturel et de bien-être social” ».
Malgré la clarté de cette vision, force est de constater, selon le Président Vlavonou que le système de planification, notamment stratégique et opérationnelle, peine
à devenir une véritable culture de développement au Bénin. Mieux, il a fait observer que l’efficacité des politiques publiques est une problématique majeure pour la réalisation des agendas de développement.
Dans la suite des actes forts posés par l’Assemblée nationale du Bénin, le Président Louis Gbèhounou Vlavonou a évoqué l’élaboration et le vote de la loi N°2024-09 du 20 février
2024 portant loi-cadre sur la planification du développement
et sur l’évaluation des politiques publiques en République du
Bénin. Cette loi a en effet instauré une gouvernance plus inclusive et efficace en établissant un
lien étroit entre la planification du développement et
l’évaluation des politiques publiques au sein de toutes les
institutions de la République et des services déconcentrés.
A tout ceci s’ajoutent les nombreuses missions de contrôle de l’action gouvernementale initiées par l’Assemblée nationale du Bénin.
Des difficultés malgré l’embellie
Le tableau est bien reluisant malgré les difficultés rencontrées. Et c’est pourquoi le Président Vlavonou a mis l’accent sur le fait qu’en accueillant cette 9e Assemblée générale annuelle de l’APNODE, le Bénin célèbre non seulement ses
réalisations, mais aussi celles de l’ensemble des parlementaires
africains qui, à travers le réseau, ont œuvré pour intégrer
l’évaluation dans leur processus législatif et renforcer la qualité
des politiques publiques sur tout le continent.
Pour l’honorable Jérémie Adomahoun, Président de l’APNODE, le chemin parcouru en 10 ans par l’institution qu’il a l’insigne honneur de diriger a été semé d’embûches malgré les succès enregistrés. « Les plus importantes sont, entre autres, la très faible mobilisation des ressources pour la mise en œuvre correcte de notre plan d’action ; la faible adhésion des parlements en tant que membres-institution ; la mise en place et le fonctionnement des sections nationales dans beaucoup de parlements ; la mise en place d’outils et de stratégies pour l’institutionnalisation de l’évaluation ».
Pour contourner ces difficultés, a-t-il ajouté, l’APNODE doit obligatoirement s’appuyer sur la collaboration avec des organisations internationales, des universités et des centres de recherche pour le renforcement des capacités locales en matière d’évaluation et faciliter l’adoption de bonnes pratiques et de normes internationales. « Il nous appartient de faire le plaidoyer pour l’adhésion de tous les Etats africains à l’instar des 29 qui y sont déjà membres. De même, nous devons travailler pour l’élargissement des sections régionales et nationales, au-delà de celles du Bénin, Cameroun, de la Côte d’Ivoire, du Maroc et du Zimbabwe », a-t-il martelé. Il a aussi exhorté ses collègues à ne pas baisser les bras. « Il nous incombe donc de travailler à transformer ces difficultés en défis pour la décennie à venir. Notre réseau, après dix (10) ans d’existence a besoin d’être évalué afin de tirer toutes les leçons pour son meilleur fonctionnement », a-t-il dit avant d’insister sur le fait que « L’APNODE doit obligatoirement s’appuyer sur la collaboration avec des organisations internationales, des universités et des centres de recherche pour le renforcement des capacités locales en matière d’évaluation et faciliter l’adoption de bonnes pratiques et de normes internationales ».
Profitant aussi de l’occasion qui lui a été donnée, Jérémie Adomahoun a remercié particulièrement le Président de l’Assemblée nationale du Bénin qui partage la vision de l’APNODE et appuie régulièrement sa section nationale à atteindre ses objectifs. Il n’a pas oublié les partenaires au nombre desquels on peut citer la Banque africaine de développement et d’autres organismes tant nationaux qu’internationaux.
Le ministre du développement Abdoulaye Bio Tchané empêché s’est fait représenter à la cérémonie d’ouverture de cette 9e Assemblée générale de l’APNODE. Ce qui témoigne de l’importance que le gouvernement du Président Talon accorde à ce Réseau.